Roland-Garros 2025 : intraitable, Jannik Sinner mate Novak Djokovic et rejoint Carlos Alcaraz en finale

Il lui a fait goûter un échantillon de sa propre recette. En demi-finales de Roland-Garros, vendredi 6 juin, Jannik Sinner a écœuré Novak Djokovic de la même façon que le Serbe l'a longtemps fait sur le circuit à ses adversaires. Imperturbable, aussi bien mentalement que dans l'échange, l’Italien n’a jamais ouvert la porte à l’ancien numéro 1 mondial. Il s’est imposé en trois sets (6-4, 7-5, 7-6[3]) et 3h16 de jeu malgré le soutien du court Philippe-Chatrier apporté à son adversaire. 

Il disputera sa toute première finale porte d'Auteuil face à Carlos Alcaraz, qu'il tentera de détrôner dimanche. L'Espagnol a remporté ses quatre derniers duels face à l'Italien, dont la demi-finale l'an dernier ici même.

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La partie a ressemblé à un aveu d’échec pour le Serbe, qui a pourtant joué à un niveau très élevé, mais pas assez pour contrarier le n°1 mondial actuel, au sommet de son art. Contrairement à son quart de finale contre Alexander Zverev, Novak Djokovic est entré directement dans la partie. Mais dans une entame de match assez fermée, il a subi le service de son adversaire, pourtant pas si impressionnant sur ses premières balles (43% dans le premier set). La manche s'est envolée après n'avoir pris que trois points sur le service de Sinner.

Acculé en fond de court par la puissance des coups en cadence de Jannik Sinner, - et qui remettait toutes les balles quand ce n'est pas lui qui dictait l'échange -, le numéro 6 mondial s’est demandé comment le déborder. Il a souvent forcé son jeu en utilisant des amorties mal touchées. Il a dû s’employer pour inscrire des points sur la mise en jeu adverse, comme sur un échange de 26 coups dans le deuxième set, qui l’a ensuite contraint à mettre les mains sur les genoux, marqueur de fatigue physique.

Trois balles de set manquées pour Djokovic dans la troisième manche

Gêné à la cuisse gauche, ce qui a nécessité l'intervention du kiné, le Serbe a tout de même trouvé ce second souffle qui lui donne parfois l'impression d'être immortel. Avec plus d'intensité dans ses coups, il s'est montré plus présent dans les débats en débreakant en fin de deuxième manche à 4-5. Mais Sinner était décidé à ne pas laisser la moindre ouverture à son redoutable adversaire et a immédiatement récupéré son avantage pour conclure à 7-5.

Novak Djokovic a tout de même continué à tenir la dragée haute à Sinner, en retournant mieux et en poussant plus souvent l'Italien à la faute. Le Serbe s’est même offert trois balles de set dans la troisième manche. Le public a alors donné de la voix pour porter l’homme au plus beau palmarès du tennis vers une quatrième manche. Mais le Transalpin n'a pas flanché et a logiquement fait la course en tête dans le jeu décisif, avant de conclure sur sa deuxième balle de match.

Novak Djokovic a fait mieux que tous les adversaires de Jannik Sinner depuis le début de la quinzaine, puisque ce dernier n’avait jamais concédé plus de 12 jeux dans un match (au premier tour contre Arthur Rinderknech). Il a aussi commis plus de fautes directes, 36, alors qu’il tournait en moyenne à 15 sur ses précédentes parties. "Il a fallu que je joue à mon meilleur niveau", a-t-il d’ailleurs tenu à souligner dans son interview d’après-match, en rendant hommage à Novak Djokovic, qui vivait son 21e Roland-Garros. Sa manière de quitter le court en posant ses affaires au milieu pour saluer le public, puis en touchant la terre battue, laisse planer un léger doute sur un retour porte d'Auteuil.