Roland-Garros 2025 : Hugo Gaston verra le deuxième tour, pas Arthur Cazaux ni Ugo Blanchet... Premières émotions et premiers choix difficiles pour les fans français

Pour trouver de l'ambiance et du monde dans les allées de Roland-Garros, en ce début de journée, lundi 26 mai, il fallait se promener du côté des courts 7 et 9. La victoire d'Hugo Gaston lors de la première opposition franco-française du jour face à Ugo Blanchet (2-6, 6-0, 2-6, 6-3, 6-4), et le match accroché entre Arthur Cazaux et Alejandro Tabilo sur le second, ont animé le deuxième jour de compétition du Grand Chelem parisien. Et présenté de premières hésitations pour les supporters tricolores, qui ont été nombreux à naviguer entre les deux courts accolés. 

Il fallait voir la longue file d'attente qui s'étendait dans les allées, dès 11 heures et le début de la journée pour accéder aux deux terrains tout de suite pleins à craquer. Les premiers chants se sont élevés du court n°7 où Ugo Blanchet (193e), issu des qualifications et en piste pour son premier tableau principal en Grand Chelem, prenait les devants face à un Hugo Gaston difficilement entré dans son match (6-2). 

"On a envie de tout voir, de tout vivre"

Mais derrière les tribunes partagées entre les deux joueurs français, une autre communion est montée de l'enceinte du court n°9. Arthur Cazaux, mal embarqué, a rapidement renversé la vapeur face au Chilien Alejandro Tabilo (7-5), poussé par un public aux allures de kop. De quoi susciter les premiers transferts de spectateurs entre les deux courts. "J'étais parti pour voir avant tout Ugo Blanchet, parce que j'ai bien aimé ses qualifications. Mais j'ai entendu l'ambiance derrière pour soutenir Arthur Cazaux et j'ai eu envie d'aller jeter un œil. C'est difficile de choisir où se poser, on a envie de tout voir, de tout vivre", sourit Mehdi, passé du court n°7 au court n°9 lors d'un changement de côté. 

Après un deuxième set expéditif (6-0) remporté par un Hugo Gaston plus en réussite pour revenir à hauteur, plusieurs spectateurs installés au dernier rang du court n°7 se sont même levés sur leur siège et ont tourné le dos à leur match pour aller observer quelques instants les échanges derrière eux. Le spectacle a intéressé jusqu'aux travées du court Philippe-Chatrier, où le public s'est aussi massé le long des rambardes et des escaliers pour en profiter, même après le début du match de la tenante du titre Iga Swiatek. "C'est ça Roland-Garros, c'est les courts annexes, c'est encourager les Bleus. C'est quand même sympa d'être là-dedans et de ne plus savoir où donner de la tête", savourait Mehdi. 

Gaston qualifié, Cazaux a fait rêver

Alors qu'Hugo Gaston et Ugo Blanchet sont en plein cinquième set décisif, au terme d'une partie où ils ont alterné temps forts et temps faibles, l'ovation pour le retour sur le court d'Arthur Cazaux, rentré aux vestiaires après la fin du troisième set, fait tourner quelques têtes sur la passerelle entre les deux terrains, investie par de nombreux supporters.

Finalement, Hugo Gaston met fin au duel franco-français. Depuis 2020, la moitié des matchs en cinq sets joués par des Français ont été remportés par le Toulousain (3/6), véritable spécialiste des marathons. Il s'offre le droit de retrouver Ben Shelton et de prendre sa revanche face à l'Américain qui l'avait éliminé d'entrée l'an dernier.

7min

Dans le même temps, une cinquième manche décisive débute pour Arthur Cazaux, revenu à hauteur après avoir été mené deux manches à une. Les supporters affluent alors immédiatement du court n°7, après avoir félicité Hugo Gaston. "On va pousser pour une deuxième victoire d'un Bleu, ça ferait un super début de journée, un super souvenir autour de ces deux courts", s'enthousiasme Malo, qui a tenu à rester jusqu'au bout du premier match avant de faire la bascule, quitte à jouer des coudes dans la foule. "Là, il n'y a qu'un Français, donc on va pouvoir tout donner pour Arthur." 

L'ambiance, digne des grandes heures de la Coupe Davis, monte d'un cran, et les encouragements se font entendre jusqu'au court Suzanne-Lenglen, où Carlos Alcaraz est en train de disposer de Giulio Zeppieri. Longtemps au contact, le Français finit par craquer en fin de manche, et laisser échapper une première victoire à Roland-Garros (5-7, 6-3, 6-2, 1-6, 6-3) en carrière, pour son quatrième tableau principal. Le triste point final d'une première rotation survoltée.