Roland-Garros 2023 : revers à une ou deux mains, quelle est la meilleure approche ?
A une comme à deux mains, le revers constitue l'un des dilemmes majeurs quand les joueurs débutent dans le tennis, sans pour autant savoir quelle est la meilleure approche.
Dans le tableau masculin de Roland-Garros, cette année, le constat est implacable. Ils sont seulement 16 joueurs à évoluer avec un revers à une main pour trois dans le tableau féminin (sur 256 au total).
Une différence de taille et une question que pourrait même se poser le tennisman du dimanche : entre l'évolution des raquettes et des physiques, mais aussi des mentalités, quelle est la meilleure approche entre les deux revers ? Franceinfo: sport vous répond.
Le revers de demain
"Il y a de nombreux champions qui sont à deux mains, donc la volonté d'une forme de mimétisme joue beaucoup chez les jeunes", explique Patrice Hagelauer, l'ancien entraîneur de Yannick Noah.
Une tendance lourde qui est aussi liée au type d'enseignement prodigué dans les écoles de tennis jusqu'à la fin des années 90. "Lorsque l'on était petit, le tennis évolutif n’existait pas. Quand le petit allait sur un court, c’était tout de suite sur un grand terrain. Et s'il voulait exister, il fallait absolument qu’il ait un revers à deux mains", détaille Cyril Genevois, spécialiste de la biomécanique du revers et docteur en sciences du sport.
Des terrains de plus en plus grands et des balles qui évoluent elles aussi avec l'âge, la norme a désormais changé pour former les futures stars de demain. Une évolution de la pédagogie qui pourrait d'ailleurs permettre une recrudescence du nombre de joueurs évoluant à une main.
Avec un revers à une main, il y a plus de variations possibles, entre le slice et un revers recouvert.
Cyril Genevois, coach et spécialiste de la biomécanique du reversà franceinfo : sport
A chaque école, ses avantages. "Le revers à deux mains donne plus de puissance, car on a deux mains au lieu d’une", expose Patrice Hagelauer. "Giovanni Mpetshi-Perricard est arrivé au club avec un revers à deux mains à 7 ans, reprend Genevois. Il n’était pas efficace car il avait des problèmes au niveau des appuis. Et puis, il m’a dit qu’il pensait qu’il pouvait faire un revers à une main et il l’a fait. Un changement qui s'est fait très tôt. Avec des terrains aux dimensions normales mais avec des balles adaptées."
Influencé par l'évolution du matériel, le choix du type de revers, pour tous les joueurs de tennis, professionnels ou amateurs, l'est aussi par la quête d'une certaine puissance. "Les raquettes sont plus légères, couplées avec les nouveaux alliages, cela permet de produire plus d’effets et de faire avancer la balle plus vite. Aujourd’hui, on sert à 20 km/h de plus en moyenne", explique Patrice Hagelauer, qui a entraîné le dernier vainqueur en Majeur avec une raquette en bois, en 1983 à Roland-Garros.
La variation ou l'adaptation
Une violence dans les coups à laquelle il faut savoir répondre. Peu importe la surface. "Si on veut prendre la balle tôt, il faut privilégier le revers à deux mains", explique Hagelauer avant d'ajouter : "Stan Wawrinka, par exemple, recule beaucoup pour frapper ses balles à hauteur de hanche ou plus bas. Il sait que sur les balles hautes, notamment sur terre battue où le rebond est élevé, ça sera plus compliqué de jouer à une main. Pour lifter avec le haut du corps, c’est très difficile". En retour de service, l'ancien vainqueur de Roland-Garros a ainsi l'habitude de se servir de son revers slicé pour mieux contrer son adversaire.
Quand un joueur servait sur le revers de Roger Federer sur terre battue, il était gêné mais heureusement qu’il avait un slice extraordinaire.
Patrice Hagelauer, ancien coach de Yannick Noahà franceinfo: sport
"Roger Federer avait une relative faiblesse, poursuit Hagelauer. Mais quand la balle était plus basse, il pouvait la balancer à pleine puissance." En bout de course ou à la volée, ils sont nombreux à devoir lâcher une main pour exécuter leur coup par souci d'équilibre. Là encore, des différences existent entre les deux écoles. "Avec un revers à une main, le joueur va très facilement faire des chops et des volées à une main. Celui qui est à deux mains va devoir réapprendre une volée et le chip parce que ce n’est pas la même coordination", explique Genevois.
La mécanique du corps est essentielle dans l'approche de son revers, pour les professionnels comme pour les amateurs et à tout âge. "Le revers à deux mains n'est pas conseillé pour ceux qui ont des problèmes au dos, car il y a une grosse rotation du tronc, mais si on a des problèmes au coude, il ne faut pas tenter de jouer à une main", détaille le coach suisse. A une ou deux mains, l'approche est avant tout une question personnelle.
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