Russie : le président Vladimir Poutine renoue avec une image forte à l'international au nez des Occidentaux
Lors d'une tournée fastueuse en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, Vladimir Poutine a semblé narguer l'Occident qui le voulait seul et isolé sur la scène internationale. Jeudi, le président russe recevait au Kremlin un autre allié tactique, le président iranien.
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La prochaine élection présidentielle en Russie aura lieu le 17 mars 2024 et, même s'il n'est pas encore officiellement candidat, Vladimir Poutine n'a pas l'intention d'abandonner le pouvoir. Le patron du Kremlin se sent fort en ce moment et, pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, il s'est lancé dans une grande tournée diplomatique. En étant reçu avec faste aux Émirats Arabes Unis et en Arabie saoudite, le président russe s'est montré relié à des hommes riches et forts politiquement, tout en cassant l'image d'un dirigeant isolé par l'Occident.
Les pays arabes et des échanges commerciaux "sans précédent"
Vladimir Poutine est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, la CPI, pour la déportation d'enfants ukrainiens, ce qui l'expose à une arrestation s'il se rend dans un des 135 pays signataires de la charte de la CPI. Mais il s'est autorisé mercredi 6 décembre, en pleine COP28, une visite aux Émirats arabes unis, suivie d'un entretien de trois heures à Riyad avec l'homme fort du royaume saoudien, Mohammed ben Salmane, dit "MBS". À Abu Dhabi comme à Riyad, il a eu droit à un accueil protocolaire fastueux, avec notamment une patrouille aérienne diffusant dans le ciel émirien des fumigènes au couleur de la Russie.
Sur les images des entretiens avec les émirs du Golfe, on l'a vu souriant, détendu et certainement pas mécontent de narguer les pays occidentaux. On peut effectivement parler de camouflet pour les Américains et les Européens, qui sont traditionnellement des partenaires stratégiques pour les Émirats et l'Arabie saoudite, depuis des décennies. Aujourd'hui, ces États ne sont plus alignés sur l'agenda diplomatique des Occidentaux. Riyad comme Abu Dhabi n'appliquent pas les sanctions économiques et financières qui frappent la Russie. C'est même l'inverse, ils veulent développer leur "business" avec Moscou dans tous les domaines. Vladimir Poutine s'est même réjoui du niveau "sans précédent" des échanges commerciaux entre son pays et les Émirats, avec 9 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 68% par rapport à l'année précédente. L'Arabie saoudite, elle, a promis d'investir en Russie environ 10 milliards de dollars dans les prochaines années, et les deux pays ont décidé de coopérer au sein de l'OPEP+, le cartel des pays pétroliers, dans le but d'optimiser les prix du brut en fonction de leurs intérêts respectifs.
L'Iran, l'autre paria de l'Occident
Après cette mini-tournée à l’extérieur, Vladimir Poutine a reçu, jeudi 7 décembre à Moscou, le président iranien Ebrahim Raïssi. L'Iran est aussi sous sanctions internationales et continue de développer son programme nucléaire et balistique. Et il s'est rapproché encore un peu plus des Russes depuis la guerre en Ukraine. Les deux pays parias pour les Occidentaux ne cachent pas leur volonté de renforcer leur partenariat économique, notamment avec le projet de corridor commercial entre Saint Petersbourg et la République islamique, via la mer Caspienne. De plus, en livrant des drones, l'Iran a donné un sérieux coup de pouce à l'armée russe sur le front ukrainien.
En s'entretenant avec son homologue iranien, Vladimir Poutine a pu jauger les intentions iraniennes au Moyen-Orient, notamment dans la guerre à Gaza, Téhéran étant l'un des principaux soutiens du Hamas dans l'enclave palestinienne.
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