Le Conseil de sécurité de l’Onu s’interroge sur l’envoi d’une force internationale en Haïti
Cette solution, examinée par les Nations Unies, ne fait toutefois pas l'unanimité. Haïti est l’un des pays les plus pauvres du monde, rongé par la pauvreté et l’extrême violence.
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Le Conseil de sécurité est donc réuni mardi 24 janvier. Et la question de cette force internationale est au centre du débat. Cette idée est défendue à la fois par le Premier ministre haïtien Ariel Henry et par le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres. Ce dernier l’a répété lundi lors de la publication d’un nouveau rapport sur l’état catastrophique de ce pays de 12 millions d’habitants. L’argument en faveur d’une telle force d’interposition est simple : la violence des gangs est devenue telle dans le pays que seule une force armée peut enrayer la spirale.
Les gangs, ils sont près de 200, contrôlent près de la moitié du pays, et plus de 60% de la capitale, Port-au-Prince, dont son centre politique et ses principaux accès routiers. Longtemps liés aux grandes familles du pays qui les instrumentalisaient, ces gangs rivaux se sont autonomisés. Ils sont en guerre ouverte les uns contre les autres, sont lourdement armés. Et leur violence est extrême. On dénombre chaque jour deux à trois assassinats en moyenne et quatre enlèvements. Les méthodes sont épouvantables : tortures, viols. Les rares ONG encore présentes sur place, comme Médecins sans frontières, décrivent un paysage pire que dans certains pays en guerre.
Une violence extrême et incontrôlable
Mais cette idée d’une force internationale soulève aussi de nombreuses questions. Il y a plein d’écueils. D’abord, de nombreux Haïtiens y sont opposés. Ils rejettent les ingérences étrangères, gardent un souvenir cuisant de la dernière présence internationale. Des soldats du Népal avaient importé le choléra en Haïti entraînant le décès de 10.000 personnes. Et puis les Haïtiens ne reconnaissent aucune légitimité au Premier ministre Ariel Henry qui est à l’origine de cette demande. Il n’a pas été élu, il est juste la dernière institution encore en place d’un système politique totalement démantelé. Il n’y a plus de parlement et plus de président depuis l’assassinat de Jovenel Moise, il y a un an et demi. Des réticences, il y en a aussi dans la communauté internationale. Une telle force nécessite un financement, des hommes formés au combat de rue, un commandement reconnu par tous.
Quelques pays comme le Kenya et le Rwanda pourraient fournir des hommes. Mais les bailleurs de fond, États-Unis, Canada, au premier chef, hésitent. Quant à la Russie et la Chine, elles voient d’un mauvais œil le principe même d’une ingérence étrangère. Pour l’instant, États-Unis et Canada semblent donc plutôt décidés à renforcer la police haïtienne, qui ne comprend que 10.000 hommes. Cela dit, la police est elle aussi rongée par la corruption. Certains de ses anciens membres ont même créé un gang Baz Pilat, qui contrôle une partie de Port-au-Prince.
Cent millions d'aide d'urgence
Reste, faute de soldats, l’aide humanitaire: le Fonds monétaire international vient de débloquer une enveloppe de près de 100 millions d’euros. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, plus d’un tiers souffre de la faim. L’inflation dépasse les 50%. Et le choléra menace à nouveau. De nombreux Haïtiens cherchent donc à fuir. Lundi 23 janvier, un bateau avec près de 400 réfugiés a été intercepté par les garde-côtes américains vers les Bahamas. Il se dirigeait vers la Floride. Mais rien ne pourra se résoudre sur le plan humanitaire tant que la violence des gangs règnera en maître dans le pays.
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