Israël-Palestine : la Russie et la Chine espèrent un affaiblissement des États-Unis avec l'ouverture d'un troisième "front" au Proche-Orient
Les États-Unis s’impliquent au Proche-Orient et c'est pour eux une nouvelle urgence à gérer, en parallèle du conflit en Ukraine et des tensions dans le Pacifique. Une situation observée de près par la Russie et la Chine.
Les États-Unis ont réagi très vite après l'attaque du Hamas contre Israël samedi 7 octobre. Joe Biden a promis un soutien "inébranlable" à Israël et a commencé dès dimanche à envoyer une aide militaire à son allié historique. Les deux rivaux de Washington, la Russie et la Chine, sont évidemment très attentifs, car les ressources militaires américaines ne sont pas inépuisables. Personne ne sait pour combien de temps les États-Unis devront se tenir aux côtés des Israëliens, mais à terme, il est clair que l’armée américaine n’aura pas les capacités opérationnelles pour rester pleinement engagée sur ces trois points stratégiques de la planète. On peut donc s’attendre à ce que Moscou et Pékin cherchent à tirer profit de la situation.
L’enjeu et l’espoir qu’entretient Moscou, c’est que la situation en Israël oblige les États-Unis à relâcher la pression américaine en Ukraine et dans le Pacifique. On aperçoit déjà les premières tentatives de vouloir installer un récit culpabilisant à l’égard de l’Occident : Dmitri Medvedev, l’ancien président russe, a même déjà traité les États-Unis et leurs alliés de "crétins" ayant préféré s’ingérer dans les affaires russes, au lieu de s’activer au règlement du conflit israélo-palestinien. Ce discours d’influence est relayé sur les réseaux sociaux par les propagandistes du Kremlin, convaincus que les Occidentaux vont peu à peu se détourner de l’Ukraine pour éteindre "le feu éternel au Moyen-Orient".
Une Chine pacifique contre des États-Unis "belliqueux"
Pékin tente de son côté de s’imposer comme une puissance pacificatrice, sans invective mais avec de la distance. La Chine n’a pas voulu condamner l’offensive du Hamas dimanche 8 octobre au Conseil de sécurité. Pas d’alignement sur la position américaine donc. Le sénateur américain Chuck Schumer, en visite à Pékin, l’a vivement regretté aujourd’hui auprès du chef de la diplomatie chinoise : "Je vous invite avec le peuple chinois à vous tenir aux côtés du peuple israélien et à condamner ces attaques lâches et vicieuses. J’ai été très déçu par vos déclarations ne montrant aucune sympathie pour Israël dans cette difficile période de troubles."
Réponse du diplomate chinois : "Merci de respecter nos différences de points de vue." Une distance qui souligne le parti pris américain, expose les États-Unis comme une puissance belliqueuse et impose la Chine en négociateur de paix. Il s'agit toutefois d'un négociateur crédible qui a récemment permis le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Joe Biden ne pouvait pas ne pas s’engager aux côtés d’Israël, pour démontrer sa fiabilité auprès de ses alliés et pour soigner l’électorat religieux sur le plan intérieur. Mais ce réengagement des États-Unis au Proche-Orient ouvre clairement des brèches côté américain.
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