Guerre en Ukraine : après un an de conflit, les besoins humanitaires augmentent
Un monde d'avance s'installe à Kiev toute cette semaine. Un an après le début de l'invasion russe en Ukraine et vu la stabilisation du front, on pourrait penser que les besoins humanitaires se stabilisent mais en fait, ils augmentent.
Les besoins humanitaires en Ukraine augmentent parce qu'il faut gérer plusieurs situations différentes. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HNCR), a recensé trois situations types. La première, la plus urgente, c'est de porter secours à tous ceux qui se trouvent à proximité de la ligne de front, très étendue à l'est du pays. Il faut donc apporter de la nourriture, des couvertures, des sacs de couchage, des radiateurs, des lampes à énergie solaire pour s'éclairer pendant les nombreuses coupures d'électricité. Rien que la semaine dernière, le HCR a effectué une dizaine de convois de ce type, jusqu'à 12 km du front.
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La deuxième situation, c'est celle des déplacés internes en Ukraine. Ils ont fui vers l'est, vers Lviv en particulier, la grande ville proche de la Pologne. Il s'agit de les aider à trouver un logement, de leur fournir de l'aide en espèces, de les accompagner dans des démarches administratives, par exemple pour retrouver des papiers d'identité qu'ils ont parfois perdus dans leur fuite. C'est aussi un accompagnement juridique et médical. Les traumas psychologiques sont fréquents.
Enfin la troisième situation est de gérer le retour de ceux qui avaient fui et veulent rentrer chez eux : un cas répandu dans les banlieues de Kiev, Irpin ou Borodianka. Le calme est revenu. Kiev parait protégé. Mais les maisons sont souvent endommagées. Il faut reconstruire un toit, une porte, des fenêtres, et mettre en place des abris, des "lieux d'invincibilité" comme on dit en Ukraine, pour se protéger d'éventuelles frappes futures. Donc trois situations différentes qui rendent l'aide humanitaire complexe.
15 millions de personnes ont besoin d'aide
Les derniers chiffres sur les déplacés et les réfugiés du HCR datent du mercredi 22 février : 8 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, d'abord vers la Pologne et la République tchèque. Sur ce total, un peu plus de la moitié, 4,8 millions se sont enregistrés pour bénéficier du dispositif de protection temporaire de l'Union européenne. Ce dispositif leur donne accès au marché du travail, à la protection sociale et à l'éducation pour les enfants.
Les autres sont sans doute pris en charge par les diasporas ukrainiennes dans les pays concernés. Mais ils ne sont pas "visibles" administrativement. À ce total il faut ajouter près de 7 millions de déplacés internes, qui sont donc restés en Ukraine mais ont changé de région. Le chiffre précis est difficile à établir car il n'y a pas de franchissement de frontière qui laisserait une trace. Au total plus de 15 millions de personnes ont donc besoin d'aide, un tiers de la population du pays. C'est le plus grand déplacement de population de l'Histoire de l'Ukraine, et sans doute de l'Histoire tout court depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une aide humanitaire nécessaire dans la durée
Si la guerre risque de s'installer dans la durée, cela veut dire que l'aide humanitaire aussi doit s'installer dans la durée. Les besoins vont continuer d'augmenter dans les mois qui viennent. A fortiori, si les vagues de retour continuent. Selon une enquête de terrain du HCR, 12% des Ukrainiens partis à l'étranger souhaitent revenir dans les trois mois et 80% souhaitent le faire à terme. Il faut donc à la fois collecter beaucoup d'argent. Le Conseil de l'Europe évalue les besoins à 15 milliards d'euros rien que pour l'année 2023. Et coordonner l'aide humanitaire entre les dizaines d'ONG présentes sur place, et les centaines d'associations communautaires locales. C'est aussi l'une des missions de l'ONU, et non des moindres.
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