En Pologne, Donald Tusk aura face à lui des nationalistes populistes qui conservent une partie des clés du pouvoir
Le nouveau Premier ministre polonais a prononcé mardi son discours de politique générale, mais les nationalistes populistes désormais dans l'opposition restent puissants et contrôlent plusieurs institutions d'Etat.
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En Pologne s'ouvre une nouvelle ère. La chambre basse du Parlement installe mardi 12 décembre Donald Tusk au poste de Premier ministre, un mois après la victoire électorale du camp progressiste. Une page se tourne après huit années au pouvoir du parti national populiste Droit et Justice (PiS) qui, même dans l'opposition, va tout de même garder la main sur plusieurs leviers du pouvoir. Le chantier est donc immense pour le nouveau Premier ministre.
D'abord, restaurer la place de la Pologne dans le concert des nations européennes, la réconcilier avec Bruxelles et avec l'Ukraine Dans un discours fleuve de près de 2 heures, Donald Tusk a mardi matin donné des gages : "Nous sommes forts quand l'Union européenne est forte". Et il n'y a pas le choix, selon lui : il faut soutenir l'Ukraine en guerre. "Nous allons demander haut et fort et je compte sur la collaboration de toutes les forces politiques, une mobilisation totale du monde libre, de l'Occident en faveur de l'Ukraine dans cette guerre. Il n'y a aucune alternative."
Donald Tusk a été félicité lundi par Volodymyr Zelensky. Les deux dirigeants veulent manifestement tourner la page après la brouille de l'automne, alimentée par les conflits entre céréaliers et transporteurs routiers des deux pays.
Le PiS a tissé sa toile
L'autre chantier du nouveau Premier ministre polonais, c'est de rétablir l'État de droit. C'est la condition de sa crédibilité sur la scène européenne. Bruxelles bloque plus de 35 milliards d'euros destinés à la Pologne dans le cadre du plan de relance post-Covid. Et Donald Tusk promet de ramener l'argent en réformant notamment la justice de son pays. Le nouveau gouvernement veut faire le ménage et demande des comptes à ses prédécesseurs via trois commissions d'enquête parlementaire et un audit des finances publiques qui devrait révéler l'ampleur du gouffre laissé par le PiS. "Nous aurons accès à la documentation, à des informations sur la réalité du budget. Où est l'argent caché ? Où est-il allé et pour quoi faire ?"
Dans le viseur de Donald Tusk : l'opacité budgétaire, les fonds hors budget, les crédits qui ont permis d'acheter des armements à tour de bras. Sans oublier des mouvements de fonds récents. Le parti nationaliste a transféré ces dernières semaines des dizaines de millions d'euros vers des fondations contrôlées par ses membres, profitant des deux mois pendant lesquels le président Duda, acquis au PiS, a joué la montre et maintenu au pouvoir l'équipe sortante.
L'opposition a construit sa toile, et va conserver une bonne partie des clés du pouvoir : Cour suprême, Banque centrale, autorité des marchés financiers, le PiS a placé ses hommes dans toutes ces institutions. Pareil pour les médias publics devenus en huit ans des organes de propagande très efficaces. Et pareil pour le système judiciaire avec un tribunal constitutionnel critiqué par Bruxelles pour sa soumission au parti Droit et Justice. Autant de citadelles d'où l'opposition va pouvoir contrecarrer les projets de réforme. Sans oublier le droit de veto du président Duda, dont le mandat court jusqu'au printemps 2025. Pour être promulguées, toutes les lois en dehors du vote du budget nécessitent sa signature.
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