En Hongrie, Viktor Orban lance sa campagne pour décrocher un quatrième mandat consécutif
La France n’est pas le seul pays européen à voter au printemps. Juste avant, la Hongrie se rendra aux urnes le 3 avril. Le Premier ministre, le très controversé Viktor Orban, lance sa campagne ce samedi. Et le scrutin s'annonce serré.
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A 58 ans, le dirigeant nationaliste et conservateur, qui flirte avec l’extrême droite, semble décidé à rester au pouvoir éternellement. La campagne officielle commence samedi 12 février dans ce pays de 10 millions d’habitants au centre de l’Europe. Viktor Orban entend marquer son territoire dès le premier jour, en prononçant son discours annuel sur l’état de la nation. Il est au pouvoir depuis 2010 et se dit persuadé de l’emporter à nouveau pour un 4e mandat. Il tente aussi un coup spectaculaire : faire venir Donald Trump en Hongrie d’ici au scrutin. Trump est très populaire dans les campagnes hongroises. Mais contrairement aux dernières élections en 2018, Orban doit faire face à une opposition soudée. Du centre droit à la gauche radicale, six partis d’opposition ont décidé, à l’automne dernier, de se ranger derrière la figure de Peter Marki Zay. Cet homme de 49 ans, pro-européen, est un rival sérieux pour Orban, parce qu’il est issu des rangs de son propre parti, le Fidesz. C’est un catholique conservateur, donc il ne donne pas prise aux attaques classiques d’Orban contre la gauche. C’est aussi le maire d’une petite ville, donc il ne peut pas se voir reprocher non plus d’incarner les élites contre le peuple. Les sondages donnent pour l’instant un léger avantage à Orban, trois ou quatre points d’avance. Mais c’est serré.
Un risque élevé de fraude électorale face à une opposition unie
Il faut s’attendre à une campagne sale parce qu’Orban et son parti ont l’intention de garder le pouvoir, coûte que coûte ! Les coups bas ont déjà commencé : les médias hongrois, qui sont quasiment tous contrôlés par Viktor Orban, diffusent des documents douteux et aux accents antisémites. Ils laissent penser que des dirigeants de l’opposition sont achetés par Bruxelles ou par le milliardaire américain George Soros, la bête noire du Premier ministre hongrois. La législation électorale, modifiée par le pouvoir l’an dernier, rend possible l’enregistrement d’adresses fictives pour les électeurs : il y a donc un vrai risque de fraude électorale. D’ailleurs, et c’est rarissime sur le sol européen, l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui supervise traditionnellement le bon déroulement des élections sur le continent, est très inquiète. Début février, elle a annoncé le déploiement d’une mission à grande échelle, avec au moins 200 observateurs internationaux le jour du scrutin. C’est dire à quel point la confiance est faible dans l’intégrité du processus électoral.
Hausse du salaire minimum et blocage des prix
Le sujet central de la campagne, c’est l’économie : la situation n’est pas bonne. L’inflation est élevée, plus de 7% en an. Et certains produits alimentaires de base, comme l’huile et la farine, ont même augmenté de 20%. Cette situation devrait théoriquement profiter à l’opposition. Mais Orban a trouvé la parade. Depuis quelques semaines, il multiplie les annonces démagogiques : hausse du salaire minimum, gel du prix de l’essence et maintenant gel des prix alimentaires, jusqu’à début mai, après l’élection. Enfin, tout début février, Viktor Orban est allé voir son ami Vladimir Poutine pour obtenir de la Russie des livraisons préférentielles de gaz. Bref, il est prêt à tout pour l’emporter à nouveau.
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