En Grande-Bretagne, des "flics-espions" sous couverture ont noué des relations intimes avec leurs cibles
La justice britannique a considéré que la police avait "violé les droits fondamentaux" d'une militante écologiste, en laissant un agent sous couverture entretenir pendant près de deux ans une relation avec elle.
En Grande-Bretagne, un jugement inédit vient de condamner sans ambages les pratiques de la police britannique qui, pendant des années, a infiltré et manipulé les mouvements protestataires du Royaume-Uni. Des policiers infiltrés qui entament des relations intimes avec des militantes, allant parfois jusqu'à les mettre enceintes avant de disparaître une fois leur mission terminée... Et c'est l'une de ces victimes, Kate Wilson qui depuis dix ans tentait de poursuivre la police britannique après avoir été elle-même la dupe d'un de ces agents, Mark Kennedy avec qui elle avait entretenu une relation suivie pendant deux ans, c'est elle qui a finalement obtenu gain de cause. Un tribunal administratif a en effet estimé que l'opération d'infiltration policière dont elle a été la victime ne "pouvait être justifiée comme nécessaire dans une société démocratique" et révélait des "manquements inquiétants et lamentables aux droits les plus fondamentaux" ; partant que les droits fondamentaux de Kate Wilson avaient été violés. Une seconde audience devrait lui permettre d'obtenir réparation sous forme d'indemnités...
Des militantes ou activistes dupées par les "spy-cops"
Ces relations intimes nouées par les policiers sous couverture et qui font aujourd’hui scandale ne sont probablement que la partie émergée de l’iceberg. Elles ont été mises au jour parce que des femmes, militantes ou activistes dupées par ces agents infiltrés, sont montées au créneau pour dénoncer la tromperie. Mais il y a sans doute bien davantage. Mark Kennedy a ainsi opéré en clandestin pendant plus d'une dizaine d'année, infiltrant les mouvements environnementalistes de Grande-Bretagne, mais opérant également en Allemagne, en France ou en Espagne. La presse britannique évoque en tout plus d'un millier de mouvements protestataires qui auraient été ainsi infiltrés par la police britannique depuis 1968 : du mouvement de jeunesse des Libéraux Démocrates jusqu'aux activistes de la cause animale.
Et les pratiques de ces "spy cops", ces "flics espions" comme on les appelle outre-Manche, ne se limitaient pas à séduire quelques militantes. Certains – Mark Kennedy notamment – ont monté de toutes pièces des actions violentes au nom des mouvements protestataires qu’ils avaient infiltrés, histoire de les discréditer. Ils jouaient le rôle d'agents provocateurs.
Depuis 2015, la police britannique jure que toutes ces pratiques sont désormais révolues, que les agents travaillant dans la clandestinité obéissent à des règles clairement établies, leur interdisant par exemple de nouer des relations d'intimité avec leurs "cibles"... Mais on est tout de même en droit d’en douter. D’autant que, durant le courant de l'année, une nouvelle disposition légale a été passée au Parlement britannique, discrètement mais officiellement, autorisant les agents publics de toutes les forces de police ou de renseignement ainsi que les militaires qui opèrent sous couverture à commettre de véritables crimes dans l'exercice de leurs fonctions... et ce "si ces crimes peuvent permettre de prévenir des désordres" ou pourraient "favoriser les intérêts économiques ou de sécurité du Royaume-Uni".
En clair, cette nouvelle loi permet désormais d'autoriser tout fonctionnaire de police ou de sécurité opérant dans la clandestinité à violer les lois de son propre pays, au nom de la raison d'Etat.
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