Au Sénégal, une accalmie en trompe-l'œil après les émeutes de la fin de de semaine
Des émeutes ont éclaté jeudi dernier, après la condamnation au Sénégal de l'opposant Ousmane Sonko. Elles ont fait officiellement 16 morts. Ce lundi, la situation semble plus calme mais elle pourrait évoluer dans les jours à venir.
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Au Sénégal, la tension est montée d'un cran après la condamnation jeudi 1er juin de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison. Il était poursuivi pour viol et menaces de morts et il a été condamné pour "corruption de la jeunesse". Officiellement, les émeutes qui ont éclaté depuis ont fait 16 morts, 19 si l'on en croit les partisans de Sonko. Après plusieurs jours de violence, le calme semble enfin revenu lundi 5 juin mais cela pourrait ne pas durer longtemps, car rien n'est réglé.
Rien n'est réglé parce qu'Ousmane Sonko n'a toujours pas été arrêté après sa condamnation qui le rend inéligible. On sait aussi que la jeunesse n'a pas grand-chose à perdre et qu'elle se tient prête à descendre à nouveau dans la rue pour défendre son leader. Le parti de Sonko, le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), continue également de mobiliser et de rendre le pouvoir responsable de la situation. Il accuse le gouvernement d'utiliser "des milices privées" pour "mater" les populations civiles et il continue surtout d'exhorter les Sénégalais "à se défendre par tous les moyens et à riposter".
Rien n'est réglé parce que de son côté, le gouvernement continue lui aussi d'avancer et d'accuser. Il dénonce pour sa part les "actes de vandalisme et de banditisme" dont il rend responsable les partisans de Sonko. Il s'interroge sur les "forces occultes" soutenues par l'étranger qui viennent déstabiliser le pays et le "plonger dans le chaos". Il affirme que certains manifestants sont armés. Le ministre de l'Intérieur a annoncé samedi avoir mené d'ailleurs quelque 500 arrestations. De plus, une partie de l'internet et de certaines applications comme Facebook, WhatsApp ou Twitter est toujours suspendue.
La prochaine élection présidentielle est le nœud du problème
Toute la question est de savoir qui pourra participer à la prochaine présidentielle. Sonko, en prison, ne pourra pas se présenter en 2024. Ses partisans ne peuvent pas accepter cet empêchement, ils sont prêts à tout, y compris à tout casser, pour se faire entendre et ramener leur leader dans la course. De son côté, Macky Sall, l'actuel président laisse planer le doute sur sa participation, en sachant qu'une candidature à un troisième mandat ne serait pas forcément légale. L'annonce d'une troisième candidature pourrait surtout être très mal vécue par ses opposants qui, là encore, pourraient descendre dans la rue pour dire leur colère. Dans tous les cas, le retour au calme n'est qu'un trompe-l'œil et il est impossible de dire dans quelle situation le Sénégal va se retrouver dans les jours, semaines ou mois à venir.
Alors que la colère est contenue pour le moment, des appels au dialogue se multiplient. Les Etats-Unis se sont dits "préoccupés et attristés" par ces violences et ont appelé à un retour au calme. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé au calme et à la retenue. La France a fait de même. Elle se souvient qu'en 2021, lors des dernières émeutes, liées déjà à l'affaire Sonko, de nombreux intérêts français avaient été visés. Lors des manifestations du 3 et 4 juin, aucun sentiment anti-français ne s'est manifesté même si des magasins Auchan ont été pris pour cible.
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