Au Mali, le président face à la contestation grandissante de la population
Au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta doit faire face à la colère grandissante de la population, menée par un imam respecté dans le pays.
Depuis le début du mois de juin, Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé "IBK", doit affronter des manifestations de la population malienne. Un rassemblement a eu lieu vendredi 19 juin pour réclamer la démission du président malien.
Les manifestants condamnent l'insécurité dans le pays, avec les attaques jihadistes et les violences intercommunautaires, mais aussi l’absence et l’impuissance de l’État. Ils dénoncent aussi les difficultés économiques et sociales, le manque de services publics ou encore la corruption qui règne dans le pays.
Face à lui, l'influence de l'imam Mahmoud Dicko
Le président malien se retrouve en difficultés, et la situation est à prendre au sérieux car en face de lui, il y a cet imam : Mahmoud Dicko, un prêcheur rigoriste et patriote. C’est une personnalité connue et respectée au Mali. Il est le président du Haut Conseil islamique du pays, à 95% musulman.
Mahmoud Dicko n’est pas radical : il est opposé à la charia, mais ce n’est pas non plus un tendre. Il estimait que les attentats au Mali étaient souhaités par Dieu pour punir ceux qui font la promotion de l’homosexualité.
Ce qui donne du poids à son discours, c’est qu’il n’a pas toujours été dans l’opposition. Mahmoud Dicko a soutenu le président malien jusqu’en 2017. Aujourd’hui, il s’en est éloigné et semble prendre un poids politique qui vient s’ajouter à son aura religieuse.
Le président malien dans une impasse
Ibrahim Boubacar Keïta est au pouvoir depuis 2013. Il a été réélu en 2018, il y a deux ans à peine. Or, il avait suscité un réel espoir d’union nationale. Les Maliens voyaient en lui l’espoir d’un pays uni, mais ce rêve-là ne s’est pas réalisé. Sous la contrainte des manifestations, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé il y a quelques jours l’idée d’un gouvernement d’union nationale, mais c’est beaucoup trop tard. Ses promesses ne trouvent plus preneurs, et il se retrouve vraiment dans une impasse.
Cela inquiète beaucoup de monde, notamment dans la région. Une mission de personnalités de toute l’Afrique de l’ouest tente une médiation pour sauver le président "IBK". Il ne règne vraiment que sur une petite partie du Mali avec l’aide de l’ONU mais aussi de la France avec l’opération Barkhane. Sauver le président malien sans réaliser un changement en profondeur ne pourrait être que de courte durée.
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