À l'approche du G20, le tandem européen Ursula von der Leyen-Charles Michel paraît toujours aussi peu synchronisé
Alors que les prérogatives de leurs fonctions ne sont pas clairement définies, les relations entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil Charles Michel sont mauvaises. Un handicap pour l'Europe avant le début du G20 mardi prochain à Bali.
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Le G20 se réunit à partir de mardi 15 novembre à Bali en Indonésie. Les 19 plus grandes puissances économiques et l’Union européenne se retrouvent pour un sommet annuel. L’UE aura comme toujours deux représentants : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil Charles Michel. Leurs relations sont exécrables.
Il suffit de prendre l'exemple de la rencontre prévue à Bali entre le président Chinois Xi Jinping et Charles Michel. Une rencontre capitale au moment où l’Union européenne est divisée sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Chine… Eh bien, Ursula von der Leyen n’a pas été conviée à ce tête-à-tête. Pourquoi ? Parce qu’au G7 en Allemagne en juin, Charles Michel n’a pas été invité à un entretien entre Ursula von der Leyen et le Premier ministre indien Narendra Modi. On en est là de la relation entre les deux patrons de l’Europe aujourd’hui. Le magazine Politico a publié jeudi 10 novembre un article accablant sur ce tandem dysfonctionnel. On y apprend aussi que le Belge Charles Michel et l’Allemande Ursula von der Leyen ne se parlent presque plus, même avant les réunions du Conseil européen. Leurs équipes ont le plus grand mal à communiquer entre elles. Les commissaires européens contactent parfois directement l’entourage de Charles Michel pour que leurs sujets soient à l’ordre du jour des discussions entre les 27.
La brouille n'est pas récente
Un épisode en particulier n’est toujours pas digéré. Il remonte à avril 2021. C’est ce qu’on a appelé le "sofagate". Charles Michel et Ursula von der Leyen sont en visite en Turquie. Le président Erdogan les accueille mais seuls deux fauteuils sont disponibles dans la salle : un pour le Turc et un pour… Charles Michel qui s’installe tranquillement sur le second siège. La présidente de la Commission manifeste sa surprise. Elle est conviée à s’asseoir sur un canapé, en retrait, comme le ministre turc des Affaires étrangères, une fonction inférieure dans le protocole. Ursula von der Leyen y voit un affront sexiste et fera connaître son mécontentement.
En février de cette année, nouvel incident : le ministre ougandais des Affaires étrangères arrive à Bruxelles. Il passe devant la présidente de la Commission, l’ignore, et va serrer la main de Charles Michel puis celle d’Emmanuel Macron. Le Français lui fait remarquer la présence d'Ursula von der Leyen. Le Belge, lui, n’a pas bronché. On apprendra plus tard que des déjeuners entre Charles Michel et Ursula von der Leyen sont régulièrement annulés, chaque camp accusant l’autre du changement de programme.
Des personnalités très différentes
Les prérogatives des deux fonctions ne sont pas clairement définies. Les fonctions se chevauchent forcément, ce qui ne facilite pas les choses. D’un côté, la Commission, sous l’impulsion de sa présidente, propose les lois. De l’autre, le Conseil européen est l’instance où les chefs d’État et de gouvernement les valide. Les deux institutions se partagent donc le pouvoir. Dans le passé, ça a bien fonctionné, par exemple avec Jean-Claude Juncker à la Commission et Donald Tusk au Conseil européen. Cette fois, depuis 2019, la confusion règne. Les personnalités des deux dirigeants ont du mal à s’accorder. Ursula von der Leyen a fait toute sa carrière dans son pays, l’Allemagne. C’est une femme politique mesurée, parfois considérée comme froide. L’ancien Premier ministre belge Charles Michel, lui, est habitué des cercles européens. Il est plus chaleureux, plus bavard aussi. Il estime que l’Allemande défend d’abord les intérêts de son pays.
Cette inimitié s’ajoute aux autres tensions européennes du moment, entre la France et l’Allemagne, entre la France et l’Italie. À la veille du G20, l’UE a de plus en plus de mal à parler d’une seule voix.
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