Femmes et transports : peut mieux faire !
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, la situation des femmes dans les transports a été évoquée. Le sentiment d’insécurité domine, notamment en raison des violences sexuelles et sexistes.
Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), plus de la moitié des femmes se sentent en insécurité dans les transports en commun, alors qu’elles représentent deux tiers des usagers des transports.
"Il y a vraiment cette question de la sécurité, qui est un réel problème et qui est vraiment tout le temps à l’esprit des femmes. Elles subissent énormément de violences, savent que c’est un risque, et mettent donc en place des stratégies d’évitement. Non seulement, ça rajoute une énorme charge mentale mais, en plus, ça affecte énormément la mobilité des femmes et donc leur indépendance, " souligne Elsa Labouret, porte-parole d’Osez le féminisme !
Innover dans l’organisation des transports
Et pourtant, exploitants et industriels travaillent pour accroître le sentiment de sécurité des femmes dans les transports, notamment la SNCF avec le numéro d’alerte 3117, ou encore l’entreprise Alstom qui agit au niveau du confort psychologique des usagers.
La qualité de l’éclairage dans les rames est un facteur important sur le sentiment d’insécurité, notamment la nuit. Toutefois, ça n’est pas le seul levier : la visibilité joue également un rôle essentiel.
"On travaille sur des grandes surfaces vitrées, parce qu’on sait que c’est un élément qui est accueillant mais qui sécurise également car on voit ce qu’il se passe. La visibilité dans un train est très importante : on se surveille et on se rassure les uns les autres."
Anne Bigand, directrice de l'expérience passagers chez Alstomà franceinfo
Si l’amélioration de la sécurité réelle ou ressentie passe par la conception des véhicules et des infrastructures, il est aussi nécessaire de mettre en place de nouvelles procédures dans l’exploitation, en particulier des bus, pour mieux repérer les agresseurs avant qu’ils n’agissent.
"À Lyon, à Lille, on fait des marches exploratoires : vous faites les trajets à plusieurs en compagnie de femmes, et ça permet de mieux ressentir les situations d’insécurité. Il y a aussi la descente à la demande, et on a plus d’une dizaine de réseaux urbains en France qui l’ont institué aujourd’hui', précise Marie-Ange Debon, présidente du directoire du français Keolis, un des leaders mondiaux du secteur des transports publics.
La technologie au service des passagères
Au-delà de l’humain, la technologie est mise à contribution pour améliorer la tranquillité, notamment des passagères. Chez Alstom, l’intelligence artificielle permet de détecter des agressions, pour ensuite activer l’enregistrement vidéo ou envoyer des équipes de sécurité.
"Une ingénierie basée à Madrid s’est spécialisée dans l’analyse de vidéo. On simule des agressions que l’on entre dans le système et, dès que le logiciel détecte une situation réelle similaire, ça remonte au niveau du système central de sécurité de la rame, qui va déclencher la caméra vidéo qui va filmer et voir ce qu’il se passe", explique Anne Bigand.
L’insécurité ressentie ou subie par les femmes ne se limite pas à la France, il s’agit d’un phénomène mondial. L’Inde a par exemple mis en place des wagons réservés aux femmes, tout comme une séparation entre hommes et femmes dans les bus. De plus, des boutons d’alarme permettent d’alerter directement la police. Ailleurs, au Liban par exemple, des taxis roses sont réservés et conduits par des femmes.
Des changements structurels pour freiner les agressions
Seulement, d’après Marie-Ange Debon de chez Keolis, le changement ne doit pas se faire uniquement au niveau des usagers, mais aussi dans le recrutement d’ingénieurs et de cadres féminins, au sein des groupes d’industriels et exploitants, afin de mieux répondre aux préoccupations des femmes dans les transports.
"On travaille sur la féminisation de nos métiers, qui restent encore très masculins. Les deux tiers des passagers sont des passagères, mais seulement 20% des conducteurs sont des conductrices !”, précise Marie-Ange Debon.
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