Bruce Springsteen VS Trump et Tuerie, un rappeur éclectique

Dans Tout Public du jeudi 22 mai 2025, Bruce Springsteen VS Trump, le rappeur Tuerie et un coup de cœur des journalistes du service culture de franceinfo à Cannes.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Bruce Springsteen et le rappeur Tuerie (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP ; Cover “Papillon Monarque” par Fifou)
Bruce Springsteen et le rappeur Tuerie (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP ; Cover “Papillon Monarque” par Fifou)

"Corrompue, incompétente et perfide". Ce sont les mots choisis par Bruce Springsteen pour qualifier l’administration de Donald Trump. Si les deux hommes se livrent une guerre par médias interposés depuis plusieurs mois, le Boss a décidé de frapper fort avec la sortie d’un mini-album. Deux des nouvelles chansons sont des discours virulents anti-Donald Trump.

“Il ne veut pas se laisser faire et encore moins par quelqu’un qu’il méprise aussi profondément.”

Belkacem Bahlouli

à franceinfo

Rien d’étonnant pour Belkacem Bahlouli, rédacteur en chef de Rolling Stones. "Bruce Springsteen a toujours été engagé. C'était même son son boulot de base. Il écrit sur la vie aux États-Unis, sur l'american way of life. Pour ceux qui ont le legs de 1980, il avait déjà fait un très long discours au lendemain de l'élection de Reagan lors d'un concert à Phœnix. Il s'en prenait à l'administration, au nouveau gouvernement en signalant : On ne sait pas ce que l’on va devenir."

Bruce Springsteen sort un EP surprise live à Manchester, avec ses discours anti-Trump

Le rockeur débutera sa tournée française le samedi 24 mai 2025 à Lille et la question d’une traduction live de ses chansons les plus engagées se pose, comme ce fut le cas lors de certaines de ses précédentes dates. 

Tuerie ou un rappeur éclectique

"Je me suis donné le choix de ne pas choisir à mon tour." Ce mantra, le rappeur Tuerie l’applique à chaque étape de son processus créatif.

Contrairement aux apparences, rien de violent dans son nom de scène qu’il emprunte à l’exclamation d’une petite fille ayant écouté l’une de ses créations. De l’écriture fine à la production de ses chansons, l’artiste s’inspire d’un répertoire divers, mais profondément marqué par Freddie Mercury, de "ces premiers artistes que l’on imite devant un miroir".

Et si c’est bien en écoutant Queen qu’il découvre la technique du stacks - fait de superposer plusieurs voix pour donner un effet de chorale -, c’est à Boulogne-Billancourt, "pépinière du rap", que Tuerie se frotte à ses premières battles.

“J'ai beaucoup appris auprès des rappeurs, tout comme j'ai appris auprès des chanteurs à voix. Ca m'a permis de magnifier la petite palette que je maîtrise aujourd'hui.”

Tuerie

à franceinfo

Après un premier album en sortie de pandémie, le rappeur séduit les critiques, le public et les plateformes. En témoignent son concert à La Cigale en septembre, un Olympia prochain et le prix Joséphine décerné à son troisième album Papillon Monarque

Cultivant sa versatilité et sa sensibilité dans ces morceaux, Tuerie lutte pour ne "pas être rangé dans une case" et cite Kendrick Lamar, capable de poser "ses mots et ses insécurités" dans ses textes. En ascension depuis la reprise de sa carrière après une pause, durant laquelle l’artiste se consacre à la profession d’éducateur spécialisé, le rappeur estime qu’"il ne faut pas brûler les étapes" à l’évocation d’un éventuel prochain Zénith.

Carla Simón se livre à Cannes avec Romerìa

À Cannes, les projections s’enchaînent. Le coup de cœur des journalistes du service culture de franceinfo est pour Romerìa, le troisième long-métrage de la réalisatrice espagnole Carla Simón. D’inspiration largement autobiographique, le film suit Marina, jeune fille adoptée, retraçant le parcours de ses deux parents décédés du SIDA.

Festival de Cannes 2025 : avec "Romeria", Carla Simon raconte la quête des origines d'une orpheline de père et de mère, morts du sida dans le silence et la honte

“Je voulais sortir de ma frustration de ne pas pouvoir reconstruire l'histoire de mes parents et comprendre mon passé, de ce qui arrive quand tu ne peux pas accéder à ta mémoire familiale.”

Carla Simón

à franceinfo

Dans ce rôle principal, Lucia Garcia, repérée à la sortie d’un bus scout par l’équipe du tournage. Pour la réalisatrice, c'était une évidence : "Je me suis tout de suite identifiée, me revoyant adolescente. Et ce qui m'a le plus intéressé, c'est de voir son innocence et sa maturité pour pouvoir jouer les deux visages du personnage."

Entre fausses images amateurs des années 80 et échanges familiaux, souvent rudes, parfois drôles, Romerìa, documente aussi l'hécatombe des toxicomanes emportés par le Sida à cette période, le tout de manière "rare et poétique", selon les journalistes de franceinfo ayant assisté à sa projection.

Une émission avec la participation de Thierry Fiorile, Matteu Maestracci et Yann Bertrand, journalistes au service culture de franceinfo. 

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