"Astérix" par Alain Chabat et les 100 jours de Donald Trump

Dans Tout Public du 30 avril 2025, la nouvelle interprétation d’Astérix et Obélix par Alain Chabat avec la série d’animation "Le combat des chefs" et les 100 jours de Trump et de sa guerre aux universités avec Olivier Guez, enseignant à Princeton.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Asterix et le combats des chefs / Le portrait officiel du président élu américain Donald , le 15 janvier 2025 (Netflix - EPA/MAXPPP)
Asterix et le combats des chefs / Le portrait officiel du président élu américain Donald , le 15 janvier 2025 (Netflix - EPA/MAXPPP)

"Comme je les avais déjà fait voyager en Egypte, je me suis dit que si un jour je refaisais un Astérix, je ferais un album qui se passe dans le village", explique Alain Chabat qui revient - près d’un quart de siècle après le culte Mission Cléopâtre - avec une adaptation du Combat des chefs, en série d’animation.

Entre nouveaux personnages, voix emblématiques et retour dans le passé avec la genèse de l’amitié entre les deux Gaulois, la série de cinq épisodes est sortie ce mercredi 30 avril 2025 sur Netflix. 

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Pour le réalisateur et ancien Jules César, "C'est d'abord marrant. C'est d'abord rigolo mais, si on a envie de regarder un peu plus profond, on lit d'autres choses. On a essayé de respecter le fait d'avoir une série familiale dans le bon sens du terme. Les enfants peuvent se marrer sur des tas de trucs, les adultes peut-être sur les mêmes et aussi sur d'autres. Tout le monde peut la regarder en même temps et en rigolant et ça, c'est ultra-élégant."

Initialement décidé pour un film, ce n’est qu’après l’écriture du scénario qu’Alain Chabat s’est finalement tourné vers l’idée d’un dessin animé. Onomatopées, aplats de couleurs et surtout "retrouver en animation 3D le sentiment du lecteur de BD", voilà le cahier des charges transmis par le réalisateur à Jean-Francois Tosti, cofondateur de TAT Production, studio garant de l’animation de la série. 

“Quand il fait cette série d'animation, il s'approprie complètement le matériel mais en le respectant presque d'une manière extrême et ça marche très bien.”

Jean François Tosti à propos d’Alain Chabat 

à franceinfo

Pour TAT Production, studio d’animation toulousain, la réalisation du Combat des chefs représente "un travail de trois ans" et une embauche de "cent personnes en plus des deux cents salariés de l’entreprise".

Et si la société bénéficie déjà d’"une vraie reconnaissance professionnelle à travers [ses] productions", la proposition du Combat des chefs "avait un côté irréel au départ", confie Jean-François Tosti au micro de Tout Public qui avoue n’avoir "hésité qu’une microseconde, le temps de bien comprendre ce qu'ils avaient demandé."

Le combat des Chefs, d’Alain Chabat avec TAT Production, disponible dès le 30 avril 2025 sur Netflix.

100 jours de présidence Trump et 100 jours de guerre

Installé à la Maison Blanche depuis 100 jours, Donald Trump a placé son second mandat sous le signe d'une guerre à la culture. Menée sur de nombreux terrains, cette dernière s’en prend notamment à celui de l'Université, le président ayant notamment qualifié Harvard de "foutoir progressiste".

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S’il n’y a pour l’instant pas eu de coupes financières directes, on parle, selon Olivier Guez, écrivain français et enseignant à Princeton, "d’au moins 200 millions de coupes budgétaires ce qui correspond a à peu près 10% du budget total de la faculté. On nous a clairement dit qu’il fallait réduire le train de vie. Les embauches sont gelées, moins d’invitations… Je pense que tous les départements se préparent, même ceux qui ne sont pas touchés directement par les éventuelles coupes, à d’évidentes répercussions."

Réputés pour leur capacité de mobilisation massive, récemment illustrée par le conflit israélo-palestinien, les facultés américaines et leurs étudiants peinent toutefois à s’organiser pour protester contre ses menaces. Si de nombreux présidents ont toutefois "eu le courage de prendre la parole", pour Olivier Guez, "les Américains et plus globalement les étudiants américains, ont du mal à saisir exactement ce qui est en train d'arriver à leur pays. Je pense qu'ils ont du mal à changer de logiciel, d'une certaine manière, et j'avoue que ça me surprend un petit peu."

“Il y a énormément, à Princeton, de personnes étrangères. C'est un moyen de pression évident. Nous sommes tous sous visa et disons qu'il y a une certaine peur qui règne, qui empêche les gens de se mobiliser.”

Olivier Guez 

Pour l’écrivain, cette guerre à la culture est le fruit d’un désir de vengeance du nouveau président américain contre des élites intellectuelles new-yorkaises. Et si la culture est un terrain d’affrontement habituel pour la droite et la gauche américaine, et ce même bien avant la nomination de Donald Trump, l’enseignant note toutefois "un niveau nettement supérieur" depuis sa réélection. "Il y a au fond, une véritable poussée autoritaire, fascistoïde aux États-Unis qui est très forte. Tout ce que raconte Trump, tout ce que fait Trump va dans ce sens."

Une émission avec la participation de Laurent Valière, journaliste pour L'Empire des séries sur franceinfo.

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