Rémunérations gouvernementales : comparaison n'est pas raison
Jean-Marc Ayrault demande à ses ministres l' "exemplarité", notamment dans la gestion des affaires. Ce matin le débat se poursuit autour de la rémunération des ministres.
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La baisse annoncée de 30% de ces rémunérations permet-elle de faire de réelles économies par rapport aux équipes précédentes ? Comparons. Le gouvernement " Fillon 1 " (20 membres à l'époque en 2007) représentait une masse salariale légèrement supérieure à 288.000 euros bruts mensuels. Un Premier ministre rémunéré 21.300 euros par mois, 14 ministres (à 14.200 euros), 4 secrétaires d'Etat et 1 haut Commissaire (à 13.500)... le "Fillon 1" coûtait moins cher que l'équipe que vient de former Jean-Marc Ayrault (34 membres au total, tous ministres ou ministres délégués mais sans secrétaires d'Etat). Malgré la baisse de 30% de la rémunération, on arrive à une masse salariale mensuelle de 338.000 euros. Mais comparaison n'est pas raison en ce sens où quelques mois après sa formation, le premier gouvernement de François Fillon avait été porté à une trentaine de membres et qu'il est resté comme tel jusqu'au dernier quinquennat Sarkozy... coût final : environ 450.000 euros bruts mensuel... les 34 ministres de Jean-Marc Ayrault coûtent donc 25% moins chers.
Et qu'en est-il du Président de la République ? *
On se souvient qu'en arrivant au pouvoir en 2007, Nicolas Sarkozy avait augmenté son salaire de 170% pour le mettre au niveau de celui de premier ministre. D'une indemnité mensuelle de 7.900 euros, il était alors monté à 21.300 mais en annulant parallèlement certains frais annexes liés à sa fonction. En réduisant ses émoluments de 30%, François Hollande gagne désormais près de 15.000 euros par mois.
Et les collaborateurs ?... des économies ont été annoncées les concernant...
La encore on reste dans la querelle des chiffres. La dotation financière des cabinets ministériels sera réduite, dit on, de 10%. Il faudra voir comment cela se traduit concrètement (les frais de représentations de chaque ministère s'élevaient jusqu'à présent à quelque 270.000 euros par an). Quant au nombre de collaborateurs limité à 15 pour chaque ministre et 10 pour chaque ministre délégué, la mesure est – à ce qu'il paraît – difficilement applicable vu la masse de travail attendue.
Enfin, quelles sont les économies possibles au niveau des frais de fonctionnement ?
Pour faire bouger les lignes budgétaires, les ministères n'hésitent plus à sous traiter au secteur privé certains services comme les relations presse ou les chauffeurs de ministres. Quant à la sécurité imposée par les déplacements gouvernementaux ou présidentiels, contrairement aux idées, il est moins coûteux d'utiliser des avions privées que de sécuriser le trajet d'un train entier ou d'un avion de ligne. Toutes proportions gardées, les mesures annoncées hier ne devraient pas entrainer de véritable économie pour les finances publiques... on reste dans l'ordre des mesures symboliques.
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