Halloween : comment accompagner les enfants dans la gestion de leurs peurs ?
À l'approche d'Halloween, une fête marquée par ses costumes effrayants et ses décorations monstrueuses, la peur est à l'honneur, notamment pour les plus jeunes. Mais comment cette émotion intense peut-elle être bénéfique pour les enfants ?
La peur peuple souvent l'imaginaire des enfants. D'autant plus pour Halloween. Comment les accompagner dans cette expérience parfois déroutante ? Amélia Matar souligne l'importance de "la peur ludique", et le rôle essentiel des adultes pour aider les enfants à la surmonter.
La peur, une émotion bénéfique pour les enfants
La peur peuple l'imaginaire enfantin à travers de nombreuses traditions. Qu’il s’agisse de monstres, de sorcières ou de vampires, cet univers terrifiant stimule l'imaginaire des enfants. Halloween, avec ses citrouilles sculptées et ses déguisements effrayants, en est le parfait exemple.
Cette "peur ludique" permet aux enfants d’appréhender des émotions fortes dans un cadre sécurisé. Comme l’explique Marie Danet, docteure en psychologie du développement, se confronter à la peur dans un contexte non dangereux prépare les enfants à réagir face à des situations réelles.
Comment accompagner les enfants dans leurs peurs ?
L’accompagnement est essentiel pour aider les enfants à gérer leurs peurs. Même si cela peut paraître naturel d'inviter l'enfant à dédramatiser sa crainte, il est important de ne pas minimiser les émotions. Il convient plutôt de les nommer et d’exprimer de l’empathie.
Des phrases comme "Je vois que tu as peur, c’est normal", sont bien plus efficaces que de dire "Ce n’est rien, ce ne sont que des déguisements". Cette reconnaissance de ses émotions permet à l'enfant de mieux comprendre ce qu'il ressent, et d’accepter ses propres peurs.
Il convient aussi d'arrêter d'exposer l'enfant à l'objet de son inquiétude, si on observe que la situation est trop angoissante. Tous les enfants n'ont pas tous les mêmes peurs, et l'adulte a un rôle d'accompagnateur essentiel dans la prise en charge de cette émotion particulière.
Adapter Halloween aux plus petits
Les enfants de moins de cinq ans peuvent avoir du mal à faire la distinction entre le réel et l’imaginaire. C’est pourquoi il est important de doser les expériences effrayantes pour les plus jeunes, qui peuvent être facilement impressionnés par des déguisements spectaculaires ou des décors trop intenses.
Marie-Aude Murail, autrice jeunesse prolifique, qui distille avec brio la peur dans certains de ses récits pour enfant et ados, explique que la peur est un ingrédient délicieux pour celui qui invente des histoires, mais que l’écrivain doit savoir jusqu’où aller, surtout quand il s’adresse aux plus petits. L'intérêt de cette émotion réside aussi dans la dynamique qu'elle ajoute au récit, participant au suspens et à l'envie d'arriver au dénouement du récit, toujours heureux pour les plus jeunes.
Autre ressort propre à cette écrivaine : l’humour, qui, savamment mis en scène, est aussi un antidote à la peur, notamment face à des costumes qui peuvent rapidement devenir ridicules et amusants aux yeux des plus petits.
Une société anxiogène pour les enfants ?
Plusieurs experts s'alarment de l'anxiété grandissante de la jeunesse. Même si cela n'explique pas tout, rappelons que les enfants sont de plus en plus exposés à des images traumatisantes sur Internet, des contenus violents ou choquants qui n'ont plus rien de ludique. Une étude européenne de 2023 révèle que plus d'un jeune sur quatre, âgé de 9 à 16 ans, a été accidentellement exposé à des contenus violents en ligne.
Halloween est donc une bonne occasion pour rappeler l’importance de protéger les plus jeunes et de leur offrir un cadre rassurant, à l’abri des contenus anxiogènes, surtout dans notre monde de plus en plus connecté. La peur est intéressante à explorer, uniquement lorsqu'il s'agit de contenus adaptés aux jeunes enfants.
À regarder
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter