Grandir dans une famille non hétéro parentale : quels repères et quels défis ?

Le Family pride festival se tiendra les 17 et 18 mai à Montpellier. L’occasion de revenir sur ces enfants qui grandissent dans des foyers LGBTQIA+. Amélia Matar s'intéresse à leurs parcours, entre diversité des modèles familiaux et regard parfois pesant de la société.

Article rédigé par Amélia Matar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Depuis la loi Taubira du 17 mai 2013, le mariage et l’adoption sont ouverts à toutes les familles, quelle que soit leur configuration. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)
Depuis la loi Taubira du 17 mai 2013, le mariage et l’adoption sont ouverts à toutes les familles, quelle que soit leur configuration. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

Plus de 250.000 personnes vivent aujourd’hui en couple avec un conjoint du même sexe en France. Il y aurait environ 25.000 familles LGBTQIA+, soit 0,4 % des familles, même si ce chiffre est probablement sous-estimé, les données officielles n’étant pas collectées.

Les familles lesbiennes représenteraient environ 75% des foyers LGBTQIA+. Depuis la loi Taubira du 17 mai 2013, le mariage et l’adoption sont ouverts à toutes les familles, quelle que soit leur configuration.

1001 façons de faire famille

Les familles LGBTQIA+ sont très variées. Certaines sont composées d’enfants nés d’une union hétérosexuelle, dont les parents ont refondé un foyer avec un partenaire du même sexe. D’autres enfants sont nés par insémination artificielle ou gestation pour autrui. Bref, il n’y a pas de modèle établi. Ce qui relie toutes ces configurations, c’est une même volonté, celle de faire famille, avec amour et intention.

Toutes les études sont formelles : grandir dans une famille LGBTQIA+ n’a pas d’impact négatif démontré sur le développement socioémotionnel des enfants. Les problèmes comportementaux (délinquance, agressivité ou consommation de substances) ne sont pas plus présents que dans d'autres types de familles.

Les compétences sociales de ces enfants sont comparables à celles des autres, leur estime de soi est intacte, et la qualité des relations familiales est similaire à celle des foyers hétéro parentaux. En somme, ce qui compte, ce n’est pas l’orientation sexuelle des parents, mais la qualité de l’attention, des soins et du cadre offerts à l’enfant, qu’il soit élevé par un papa et une maman, deux mamans ou deux papas.

"Une enfance pareille à celle de mes amies"

Juliette, 12 ans, grandit avec 2 mamans. Pour elle, cette réalité n’a rien d’étrange. Elle crée des choses, elle joue, elle vit une enfance comme les autres. Ce qui fait parfois la différence, c’est le regard extérieur. Car la société n’est pas toujours tendre avec les familles qui sortent des schémas classiques. Les actes anti-LGBT+ sont en hausse de 13% en France en 2023. Des chiffres jugés très préoccupants par les associations.

Comment soutenir ces enfants ? Cela commence par des approches très simples : répondre à leurs questions avec des mots adaptés à leur âge, parler de la conception, du rôle de chacun, sans tabou ni lourdeur. Emma Versailles, présidente de l’association les Enfants d’arc-en-ciel, rappelle l’importance de la littérature jeunesse pour accompagner les plus petits. Par exemple, Ma maman m’a portée dans son cœur d’Elsa Kedadouche et Claire Caillebotte, propose aux enfants une histoire rassurante et inclusive.

Des ressources pour ne pas rester seuls

Enfin, et surtout, ne pas hésiter à se rapprocher d’associations qui soutiennent les familles et les enfants face aux discriminations. Les Enfants d’arc-en-ciel organise régulièrement des rencontres pour échanger, se sentir moins seuls, et poser des mots sur ce que l’on vit.

Parce qu’au fond, avec de l’amour, de l’attention et un cadre rassurant, les enfants grandissent très bien. Ce sont souvent les adultes qui ont un peu plus de mal à suivre.

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