Comment donner le goût des maths à nos filles ?
La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a présenté début mai un nouveau plan ambitieux, "Filles et maths". Objectif affiché : 30 000 filles de plus en 2030 dans les spécialités mathématiques du lycée. Alors, comment leur (re)donner le goût des maths ?
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La différence entre filles et garçons, en mathématiques, apparaît très tôt. Dès l’école primaire, les dés semblent jetés. Selon l’étude internationale TIMSS 2023, en CM1 (vers 9 ans), les garçons ont une avance très significative sur les filles en mathématiques. Et un rapport récent du ministère souligne que filles et garçons démarrent le CP avec la même appétence pour les maths, mais qu’un écart apparaît très vite, dès le premier trimestre du CP, et continue de se creuser tout au long de la scolarité.
Pourtant, et c’est toujours bon de le rappeler : il n’y a aucune différence innée de capacité. Le cerveau des filles est tout aussi apte pour les mathématiques que celui des garçons.
Des stéréotypes encore très présents
Si ce n’est pas une question de capacité, d’où vient cet écart ? La cause principale identifiée, ce sont les stéréotypes de genre et les biais éducatifs.
Dès tout-petit, souvent sans même s’en apercevoir, nous les adultes inoculons l’idée que les maths seraient une affaire de garçons. Et ce conditionnement précoce exerce une vraie influence sur les compétences.
À l’école, de nombreuses études montrent que les enseignants n’interagissent pas de la même manière avec les filles et les garçons : ils interrogent davantage les garçons en maths, et une synthèse de recherches a même estimé que les filles reçoivent au total 36 heures de moins d’attention en mathématiques entre 6 et 14 ans.
Conséquence : les filles finissent par manquer de confiance en leurs capacités.
Le décrochage s’accélère au lycée
Arrivées au lycée, beaucoup de filles abandonnent tout simplement les maths. La réforme du bac de 2019 a accentué le phénomène. Avant cette réforme, environ 8 lycéennes sur 10 suivaient trois heures ou plus de maths par semaine dans le cursus général. Aujourd’hui, elles ne sont plus que la moitié. Et seule 1 fille sur 3 de terminale suit un enseignement de maths approfondi (soit 5 heures par semaine), contre plus de 60% avant 2019.
Le plan lancé par le gouvernement prévoit plusieurs mesures et notamment une formation sur les biais de genre pour tous les enseignants, la création de classes pilotes de mathématiques en 4e et 3e et un objectif clair : 30% de jeunes filles en classes préparatoires scientifiques d’ici 2030.
Le plan inclut aussi des interventions de femmes scientifiques dans les classes, pour proposer des modèles positifs et inspirants. Par ailleurs, des associations comme Femmes & Mathématiques ou Animath organisent régulièrement des journées de rencontre avec des chercheuses et ingénieures.
Et à la maison, que peut-on faire en tant que parent ?
Beaucoup. D’abord, prendre conscience de nos propres biais. En tant que parents, faisons attention à ce que l’on dit devant nos enfants. Par exemple, éviter les phrases comme : "Moi non plus, je n’étais pas très forte en maths", surtout devant une petite fille. Ce genre de remarque peut l’amener à croire que cette matière n’est pas faite pour elle.
On peut aussi leur proposer très tôt des jeux de logique, de construction, des casse-tête, des activités qui développent l’esprit scientifique. Et surtout, leur montrer des modèles féminins : parler à la maison de femmes qui ont marqué l’histoire des sciences. Marie Curie, Ada Lovelace sont les plus connues, mais il y en a bien d’autres.
Les emmener à des expositions, des musées scientifiques, les inciter à s’intéresser par le jeu, les livres, les documentaires... c’est essentiel.
C’est indéniable : lorsqu’on donne aux filles (et aux enfants plus largement) l’occasion de découvrir les sciences dans un contexte adapté et joyeux, elles y prennent autant de plaisir que les garçons.
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