Charlie Dalin, le skipper résilient et imperturbable
Il a pris le départ du dernier Vendée Globe, considéré comme l'Everest des mers, avec un cancer... C'est ce qu'a révélé cette semaine Charlie Dalin. Le skipper l'annonce dans un livre mais cela ne l'a pas empêché de gagner la course en janvier dernier et de pulvériser son record. Avec la ténacité, le calme et la passion qui l'habitent depuis toujours...
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"Mais où est Charlie ?" Il est perché très haut au-dessus de l’océan, sécurisé par un baudrier et protégé par un casque. Rien d’autre que du bleu à 360 degrés et 25 mètres plus bas, vertigineux, le pont de son bateau qui file. Charlie Dalin est quasiment en tête de mat de son Imoca, son monocoque de 18 mètres quand il poste la vidéo en janvier dernier sur Instagram en plein Vendée Globe. La manoeuvre est ultra périlleuse, et pourtant, le skipper parait aussi détendu que s’il prenait un café en terrasse…
"Bon, maintenant, il n'y a plus qu'à redescendre et on est bon !"
Il y un mot qui revient souvent dans la bouche des gens qui connaissent bien Charlie Dalin: Imperturbable. Surtout dans l’adversité !
Plus c'est dur, déclare-t-il, plus j'ai l'impression d'être bon.
Charlie Dalin
Exemple en 2007 sur le finish de la Transgascogne au large de Santander en Espagne. A l’époque, Charlie Dalin a 23 ans. Il fait la course en double avec la navigatrice Laurence Château et est à la barre d’un petit bateau, 6 mètres 50, et le vent cogne fort. Il raconte la suite dans le podcast spécial voile "Into the Wind".
"Laurence se met à l'abri dans le bateau, moi je suis enfermé dehors. Je barre, je ne sais pas combien d'heures d'affilée mais en fait je m'éclate (...) je m'amuse" dans la tempête, rigole-t-il.
Ce jour-là, dans sa catégorie, il gagne, avec 10 centimètres d’eau dans le bateau, il en rit encore.
Une implication rare dans la conception
Certains pensent que Charlie Dalin n’a jamais peur mais attention, il n'est pas kamikaze pour autant. "Je lui fais confiance, confie sa mère. Je sais qu’il est hyper prudent."
Il faut dire que l’ingénieur - architecte naval - se décrit comme cartésien. Derrière l'apparente décontraction, un travail acharné, de la rigueur, de la méthode, de la concentration mais une implication rare dans la conception des engins pour ses deux Vendée Globe, comme il l'explique dans le podcast Génération Do It Yourself de l’entrepreneur Matthieu Stefani.
"J'adore cette partie là, c'est passionant. Il y a tout à décider : ta forme de coque, quel type de carbone, où tu mets tes foils... ca parait anodin mais rien que de décider position longitudinale des foils, c'est une prise de tête" raconte-t-il.
Le skipper Yann Eliés avec lequel Charlie Dalin remporte la Transat Jacques Vabre en 2019 se moque de lui. "Le père de Charlie travaillait dans la musique, rappelle-t-il - il était manager de tournée - "mais lui n’a rien d’artistique."
Marin dans une famille de terriens
Il y a pourtant de la poésie dans ce que l’on sait de son passé. L’enfant du Havre qui grandit, comme il dit, dans une famille de terriens et qui tombe amoureux de la mer, fasciné par l’eau avant de découvrir la voile… Depuis la jetée, il admire les gros navires et dans sa chambre, il affiche les posters de grands marins comme Franck Cammas ou Paul Vatine. A table, avec ses couverts, il montre le sens du vent. Tout ça parce ce qu’un été à Crozon en Bretagne, en 1990, Charlie, 6 ans, prend des cours d’Optimist, ce tout petit dériveur pour débutants. Une révélation comme il le raconte dans En Aparté sur Canal Plus.
"J'adore ce côté liberté. On n'est pas sur une piste, on n'est pas un terrain. Il n'y a pas vraiment de limite, s'enthousiasme-t-il. J'avais 12 ans quand je suis pour la première fois le Vendée Globe. A l'époque, je ne rêve pas de faire le Vendée Globe, je rêve devant le Vendée Globe, ça me parait tellement inaccessible."
Il l’a pourtant fait deux fois et n’exclut pas, malgré la maladie, en bon accro au large, de le reprendre un jour.
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