On s'y emploie. Les secrets de l'éloquence selon Philippe Bilger
Un "Concours de la parole" était organisé par l'ancien magistrat Philippe Bilger, hier à Paris.
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Philippe Bilger a été magistrat, juge d'instruction, avocat général. Il a organisé hier à Paris le premier "Concours de la parole". L'occasion de se pencher sur l'importance de l'éloquence et la force de conviction dans la vie professionnelle.
C'est un peu comme le concours de la conférence pour les avocats, mais ouvert à tous ?
Philippe Bilger : non, justement. J'ai présidé beaucoup de joutes, universitaires, politiques, où on avait une conception abstraite, théorique, conventionnelle de la parole, qui pouvait s'exprimer après avoir été longuement préparée. Ce que j'ai voulu c'est permettre, à partir d'un sujet unique, à des candidats, d'exposer leur intelligence et leur parole nue. Un même sujet était proposé à chacun, ils avaient à le structurer pendant une demi-heure, sans rien d'autre qu'eux-mêmes, et à faire une intervention de 10 minutes, appréciée par un jury prestigieux.
L'éloquence, la force de conviction, c'est vraiment important dans le monde du travail aujourd'hui ?
Philippe Bilger : c'est fondamental. Il faut offrir une parole qui se fonde sur son capital humain et vise à plaire, à convaincre, à démontrer. Il faut la rendre libre, de qualité, talentueuse et convaincante.
Est-ce qu'on en est persuadé en France ?
Philippe Bilger : je ne crois pas, pas assez en tout cas. L'éloquence est souvent une manière de dissimuler sa pensée, une cerise sur un gâteau vide. La parole que j'enseigne, sa qualité est reliée à l'affirmation de sa personnalité.
Quelques conseils de base à ceux qui doivent prendre la parole en public ?
Philippe Bilger : il faut s'encombrer de soi ! Accepter l'idée que la parole est une coulée d'existence, un flux de vie. Il peut y avoir des imperfections mais on n'ennuiera jamais.
Il faut beaucoup écrire, beaucoup préparer ou au contraire laisser beaucoup de place à la personnalité, au moment ?
Philippe Bilger : il faut accepter de se lancer dans l'arène de la vie, donc de la sincérité, qualité, culture générale, mais d'abord être soi, et se persuader qu'une parole qui surgit spontanément, librement de quelqu'un aura beaucoup plus d'impact que toutes les méthodes conventionnelles qui visent à dissimuler le manque de personnalité.
A signaler sur ce sujet la parution de Prendre la parole pour marquer les esprits, d'Adrien Rivierre, aux éditions Marabout.
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