L'application Olvid enterre Signal, Telegram et WhatsApp au gouvernement
Fini, officiellement, WhatsApp, Telegram ou Signal pour s’envoyer des messages au sein du gouvernement. Elisabeth Borne a adressé une circulaire pour demander leur remplacement par Olvid, une application française hautement sécurisée, créée par une startup.
Un délai très court : 16 jours à partir du 22 novembre, date d’envoi de cette circulaire par la Première ministre, Elisabeth Borne, avec le 8 décembre 2023 comme date butoir. 16 jours pour renoncer aux outils de communication du quotidien, utilisés depuis des années mais qui "ne permettent pas d'assurer la sécurité des conversations et des informations partagées". 16 pour privilégier Olvid, un challenger français.
La circulaire a été envoyée aux ministres, aux secrétaires d’Etat, aux directeurs de cabinet et aux membres des cabinets ministériels. Bref, à tous ceux qui travaillent au gouvernement.
Conséquence logique : si tout le gouvernement, au sens large, cesse d’utiliser WhatsApp, Telegram et Signal, tous ceux qui échangent quotidiennement avec le gouvernement – même s’ils ne sont pas soumis à une obligation formelle – doivent également basculer : cette petite révolution concerne donc aussi indirectement, notamment, les 925 parlementaires : 577 à l’Assemblée, 348 au Sénat, plus les assistants parlementaires, etc… Et pour eux, le délai n’est pas de 16 jours, mais d’à peine huit jours, puisque l’information n’a été révélée que mercredi soir, le 29 novembre sur le site du Point.
Recréer tous ses contacts
Le souci, c’est qu’Olvid, cette application française créée par une startup, doublement certifiée par l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) et les messageries type WhatsApp ou Telegram (qui ne le sont pas), ne gèrent pas les contacts de la même manière.
C’est d’ailleurs bien l’un des avantages d’Olvid, mais c’est vrai : quand on l’installe et qu’on lance l’application pour la première fois sur son smartphone, on démarre à zéro, sans aucun contact, ce qui est assez déstabilisant. Et pour cause : il n’y a pas de répertoire centralisé sur des serveurs, l’application d’ailleurs ne demande, et ne demandera, ni votre mail ni votre numéro de portable.
Aucun tiers ne pourra identifier les participants. Il faut donc récréer tous ses contacts, un par un, sans possibilité de les importer depuis WhatsApp, Telegram ou Signal.
Et même la création d’un contact suppose une démarche particulière. Il existe, en effet, deux méthodes pour ajouter un correspondant : soit face à face physiquement. Chacun tend alors son téléphone et présente un QR code fourni par Olvid, que l’autre interlocuteur va scanner et vice-versa. Le tour est joué en quelques secondes. On imagine quand même la scène reproduite des milliers de fois dans les couloirs de l’Assemblée et du Sénat...
Code secret à s'échanger via un canal "authentique"
On peut aussi ajouter un contact à distance, ce qui complique l’opération puisque chacun va devoir fournir à l’autre un code secret à quatre chiffres, en ne l’envoyant ni par mail, ni par une autre messagerie instantanée, ni par SMS mais, idéalement, par un canal dit "authentique" : en clair, une visioconférence ou un appel téléphonique, à l’ancienne.
Pas sûr – pour autant – que, dans les cabinets, on suive le mode d’emploi de l’application à la lettre : mon premier ajout d’un contact avec l’un de ses membres s’est fait en recevant son code d’accès, via WhatsApp !
Il ne manque plus que le coup de grâce pour les applications de messagerie instantanée "historiques" : l’annonce, par Emmanuel Macron, qu’il a lui aussi adopté Olvid et basculé. Le président de la République, adepte de Telegram depuis sa campagne pour l’élection présidentielle de 2017, utiliserait déjà Olvid depuis plusieurs semaines.
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