Œufs et volailles : des consommateurs pris pour des dindons
La défense du pouvoir d’achat fait partie des préoccupations des Français. Or, en la matière, les prix de nombreux produits alimentaires sont à la hausse. "Que Choisir" pointe notamment du doigt des hausses de prix dans le secteur de la volaille et des œufs.
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En cinq
ans, les prix des poulets "prêts à cuire" ont augmenté de 26% ! Et sur
les dix derniers mois, la hausse avoisine les 4% dès lors que les poulets sont
des poulets fermiers ou des poulets bio. Il n’y a que pour les poulets
"premiers prix" que les prix restent sages.
Même
constat avec la viande de dinde. Les prix des escalopes de dinde ont progressé
en moyenne de 6% ces huit derniers mois, avec des pointes de 13% pour
certaines marques alors les escalopes premier prix ont plutôt accusé une
baisse.
Poulets
ou dindes, en tout cas, les hausses sont deux à trois fois plus importantes que
l’indice général des prix.
**A quoi attribuer ces
hausses ?**
C’est
bien le problème, car ces hausses n’ont aucune justification économique
sérieuse. Depuis juin 2010, les cours des céréales à la base de l’alimentation
de la volaille n’ont cessé de diminuer. Des baisses – de l’ordre de 3 % - que
les producteurs de volailles ont fini par répercuter sur leurs produits. Mais
en rayon, aucun effet sur les étiquettes, que les volailles soient
commercialisées sous le nom de marques nationales ou de distributeurs.
"Ces hausses n’ont aucune justification économique
sérieuse"
Ce qui
accrédite un constat fait depuis longtemps par Que Choisir : quand les
prix baissent à la production, ils diminuent rarement pour le
consommateur, au mieux, les prix stagnent. A croire qu’à l’inverse, dans un
contexte haussier, la grande distribution en profite pour augmenter ses marges
sur le dos des consommateurs.
Et c’est
le même constat pour les œufs!
**Pour les œufs aussi, la hausse des
prix est injustifiée à vos yeux ?**
A plus de
9 € la centaine sur le marché de gros, l’œuf bat des records sur le marché
français. Et le coupable est tout trouvé, c’est la faute à l’Europe avec sa
nouvelle réglementation qui accorde plus de place aux poules pondeuses dans les
élevages.
**Quel rapport avec la hausse des
prix ?**
5% des
élevages français n’auraient pas réussi à se mettre aux normes à temps et n’ont
plus le droit de produire. Du coup, il manquerait environ 20 millions d’œufs
par semaine sur une production totale de 14 milliards. C’est peu mais assez
pour faire s’envoler les cours, qui ont pratiquement doublé par rapport à la
moyenne de 2011.
Mais une
fois la nouvelle réglementation assimilée par tous les producteurs, la pénurie
d’œufs va forcément se résorber. Et les prix ne vont baisser pour autant.
Car depuis peu, le cours des céréales, aliment de base des poules pondeuses,
repart à la hausse. Or, l’alimentation représente 60 à 70% du prix de
production d’un œuf.
**Donc, volaille et œufs vont voir
leurs prix une nouvelle fois repartir à la hausse ?**
C’est un
risque. Mais la hausse devrait être toute relative. Un œuf coûte moins de 10
centimes d’euro au prix de gros. S’il prend 10 % de hausse, ça le met à 11
centimes maximum une fois la production revenue à son niveau normal, ce qui
devrait se faire d’ici juillet prochain.
En clair,
si les œufs au détail grimpent de 30 % dans les mois qui viennent et ne
redescendent pas d’ici la fin de l’année, ce n’est ni du fait de la Commission
européenne, ni de celui des producteurs. Ce serait plutôt du côté de la grande
distribution qu’il faudrait une nouvelle fois tourner son regard.
**Si, outre le prix, on veut
s’intéresser à la qualité du produit, y a-t-il des repères pour le
consommateur ?**
Oui, bien
sûr. Pour les poulets, les poulets fermiers sous Label Rouge ou les poulets bio
sont à préférer. Leur alimentation est meilleure, essentiellement végétale et à
base de céréales. Et ils sont abattus au bout de 81 jours, soit le double que
pour un poulet standard.
Et pour les œufs ?
Pour les
œufs en boîte, préférez ceux issus de poules élevées en plein air, en liberté
ou bio, sachant que les trois quarts des poules pondeuses sont élevées en
"hébergement collectif". C’est comme ça que la profession appelle l’univers
des poules pondeuses élevées en cage : un peu mieux depuis le 1er
janvier puisqu’il prévoit que chaque poule dispose de 750 cm2 (c’est à peine
plus d’une feuille de papier au format A4), pourvu de litière et d’un perchoir.
Pour les
œufs vendus en vrac, le numéro porté sur la coquille renseigne à la fois sur le
producteur et le mode d’élevage :
0 pour
une poule élevée en élevage biologique, 1 pour une poule élevée en plein
air, 2 pour une poule élevée en au sol, 3 pour une poule élevée en
cage.
FR placé
derrière précise que cet élevage est en France. Les autres lettres et chiffres
désignent le producteur et le bâtiment de ponte.
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