Micro européen. L’Autriche, aux choix multiples
Les conservateurs ont remporté les législatives le 29 septembre dernier, mais rien n’est encore fait !
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Ainsi que nous a éclairés notre invité Danny Leder, correspondant du quotidien autrichien Kurier, la victoire du parti conservateur autrichien ÖVP, le 29 septembre dernier, 37% des voix, ne permet pas au chancelier Sebastien Kurz de gouverner seul. C’est la raison pour laquelle les entrevues et tractations se multiplient à Vienne, en vue d’une coalition, et le pays fonctionne, pour l’instant, avec un "gouvernement technique" qui pourrait être effectif au moins jusqu’à Noël.
Ce gouvernement est dirigé par Brigitte Bierlein, présidente de la Cour constitutionnelle depuis 2018, que le président de la République d'Autriche, Alexander Van der Bellen, a désigné pour être "chancelière fédérale" jusqu’à la formation du gouvernement de Sebastian Kurz.
Le temps des négociations à l’infinitif
À l’heure d’aujourd’hui, trois supposés partenaires rencontrent le chancelier ; les sociaux-démocrates du SPÖ, 21,8% des suffrages, les écologistes, 14,1%, et le nouveau parti NEOS, la nouvelle Autriche et le Forum libéral (Das Neue Österreich und Liberales Forum), parti politique fondé globalement en octobre 2012, 8%.
Pour l’instant, même si une alliance avec les sociaux-démocrates semble peu probable, elle le serait plus avec les écologistes, même si ces derniers furent les opposants de l’ancienne coalition entre l’ÖVP et les FPÖ, les nationalistes. Mais les sociaux-démocrates ont un avantage par rapport aux écologistes et à NEOS, il s’agit de leur score qui les place second aux dernières élections législatives.
On pourrait dire que le chancelier a le choix, mais c’est un choix difficile pour diriger aujourd’hui l’Autriche, qui tente tant bien que mal de sortir de l’image des pays d’Europe centrale, plutôt rigides, et souvent éloignés de Bruxelles. Pour le chancelier autrichien, la tâche est rude, même s’il conserve ses positions quant aux migrants, plus proches de Budapest que de Berlin.
Pas si loin les nationalistes
Quant aux nationalistes du FPÖ, la démission de leur président, Heinz-Christian Strache, depuis l’Ibizagate qui a fait tomber le gouvernement autrichien ÖVP-FPÖ, (une vidéo montrant des dirigieants du FPÖ "négociant" avec une envoyée d’un "oligarque", on suppose une opération "montée" par des "services" de l’ouest), Strache a démissionné et aujourd’hui le FPÖ doit se reconstruire. Strache laissant entendre qu’il tenterait de fonder un nouveau parti.
Freud, Mozart, Zweig et Zita (la plus belle des impératrices après Sissi)
Si l’Autriche demeure la "Schtazkammer" des années 80, pays tranquille où il fait bon vivre, elle n’en demeure pas moins aujourd’hui tourmentée par la formation d’une nouvelle coalition, qui, même si le pays est tourné vers l’écologie, à commencer par le Voralberg, land occidental autrichien, elle doit composer avec des partenaires européens, d’abord Bruxelles, mais surtout des voisins tels Prague, Bratislava, Budapest, Zagreb et Ljubjana, où tout le monde n’est pas forcément très europhile, tout du moins, pas très enclin à suivre les instances d’outre-Quiévrain les yeux fermés.
Parce que l’Autriche n’est plus, depuis 1918, "kaiserlich königlich", impériale et royale symbole de l’Empire, et nombreux sont ceux qui dans l’ancien espace de l’Empire seraient disposés à le regretter, elle n’en possède pas moins une influence qui pourrait renaître au sein de sa diplomatie, qui a toujours été plutôt danubienne que rhénane.
Au chancelier Kurz aujourd’hui de reprendre les rênes d’une jeune république, dont peu en Autriche lui conteste la charge. Si la devise de "l’Autriche Hongrie" était "inséparables et indivisibles", Vienne redoute la séparation et la division des forces politiques autrichiennes qui sont le "sel" de l’unité d’un petit pays qui fut si grand, et ne l’a jamais oublié.
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