"Seules les vignes", de Lolita Sene et "Julien de la Révolte", d’Elise Fontenaille

Livres et jeunesse Cécile Ribault-Caillol Le dimanche à 8h51, 11h51 et 14h51

Alors que le Salon International de l'Agriculture a ouvert ses portes, deux romans pour parler de ceux qui travaillent la terre et de l'envers du décor parfois très sombre.

franceinfo - Cécile Ribault Caillol

Radio France

Publié le 23/02/2025 08:56

Temps de lecture : 3min

"Seules les vignes", L. Sene et "Jean de la Révolte", E. Fontenaille (Le Cherche Midi / Rouergue)

Paris Expo Portes de Versailles a ouvert ses portes depuis hier samedi et jusqu'au 2 mars prochain au Salon International de l’Agriculture. L'occasion de présenter deux livres sur ce thème.

Seules les vignes, de Lolita Sene, paru aux éditions Le Cherche Midi

La vigne, elle sait de quoi elle parle Lolita Sene puisqu’elle est elle-même vigneronne dans le Gard.

Le temps d’une saison elle évoque la vie, le travail et ce qui se passe dans la tête de deux viticulteurs.

Il y a Arnaud, presque la cinquantaine, qui a fait le choix il y a quelques années de quitter la fonction publique pour exploiter la terre, il voulait faire son vin et il a réussi. Et puis il y a ''le jeune'', comme on le surnomme. Il se retrouve seul à la tête de l'héritage familial, son père ayant pris le large.

Alors chacun prend la vigne à sa façon. Celui qui a l’expérience, Arnaud, qui, même s’il appréhende, laisse venir. L’autre, le jeune, qui cache son désarroi face à la pression du travail, de son entourage, des jalousies, des employés à gérer, des banques, sans parler du bon vouloir de la météo. C'est dur, trop dur. Il craque un peu plus tous les jours...

Julien de la Révolte, d’Elise Fontenaille, aux éditions du Rouergue

On ne connaît pas ses raisons, mais un jour la jeune Elen débarque dans une ferme isolée, la ferme du Paon. Julien, l’agriculteur qui l’occupe, la recueille chez lui. Peu à peu ils s’apprivoisent et le fermier lui apprend tout du métier, en même temps qu’il lui transmet son amour de la littérature. La vie aux contacts de la nature et des animaux est simple et douce. Mais Julien est dépassé par la paperasserie et surtout, lui qui pourtant vit en solitaire, est jalousé au village. À la suite d’un contrôle des autorités administratives qui se passe mal, la situation va tragiquement déraper. Pour ce livre, court lui aussi, Elise Fontenaille s’est inspirée d’une histoire vraie.

Seules les vignes et Julien de la Révolte sont des récits poignants qui célèbrent à leur façon l’agriculture, les hommes et les femmes qui y consacrent leur vie, un métier entre passion et sacerdoce, avec sa beauté et ses parts sombres pour certains. Les deux autrices sont là pour nous le rappeler, chacune à leur manière, même si à la fin comme le dit Lolita Sene : ‘’C’est la loi du plus fort, la loi animale, la loi végétale, celle qu’on ne voit plus, qu’on néglige et qui nous dépasse’’.