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La vie rêvée de Thadée Klossowski de Rola

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La vie peut-être un poème, un film, un enchantement. C'est ce que raconte "Vie rêvée", de Thadée Klossowski de Rola, publié chez Grasset.

franceinfo

Radio France

Publié le 21/03/2013 10:14 Mis à jour le 09/05/2014 22:39

Temps de lecture : 2min

Une vie rêvée, tout le monde l'espère, c'est vrai, mais on
est consolé parfois par le fait que ces vies rêvées, certains ne se sont pas
contentés de les rêver, mais les vivent. Nous prouvant que la vie peut-être
aussi un poème, un film, un enchantement. Et c'est le cas de celle qu'a mené,
et que raconte, Thadée Klossowski de Rola.

Thadée Klossowski de Rola est le fils du peintre
Balthus, l'une des figures de proue de l'Europe heureuse des années 70, celle
de Malraux, d'Yves Saint Laurent, d'Andy Warhol, et c'est l'époux de Loulou de
La falaise, égérie d'Yves Saint Laurent, avec laquelle il a formé l'un des
couples les plus ravissants, peut-être le plus glamour de Paris.

Il publie aujourd'hui son journal de
l'époque, des pages écrites en 1965, d'abord puis d'autres, rédigées,
celles-ci, de 1971 à 1977, et cela fait vraiment du bien en ces temps où l'on a
l'impression que le ciel est tellement plombé qu'on ne saura plus jamais
s'amuser.

Un safari dans la savane du passé

Le livre commence en 1965, le jeune Thadée, qui est beau
comme un Dieu se retrouve dans le bureau de l'écrivain Georges Bataille pour
préparer une édition de ses œuvres pour Gallimard. Il sort, et puis il voyage,
et puis il lit, et puis il aime, il se lie avec Clara Saint, alias Baba,
l'attachée de presse d'Yves Saint Laurent, et va rencontrer tout ce que
l'époque compte d'esprits brillants, d'artistes mythiques, de figures
excentriques et passionnantes.

On danse le twist avec Elsa Martinelli, on
boit des verres avec Mick Jagger, avec Paloma Picasso, "toute blanche et noire
avec un turban rouge ", ressemble à un Picasso. On va à Marrakech, on est le
témoin des "colères de capitaines Haddock " de Pierre Bergé et des
alanguissements d'Yves Saint Laurent, on croise Louis Aragon, Andy Warhol aussi,
évidemment, "la
perruque blanche et gris foncé, une veste de velours, ses longues jambes en
blue-jeans et le chien Archie sous le bras ".

Un journal pimenté de rencontres où tout est noté d'une
façon exquise. Des souvenirs, des visions et des émotions, couchées sur le
papier avec une élégance rare.