Vrai ou faux
Varicelle, hépatite B, ROR... On a vérifié trois affirmations de Donald Trump sur les vaccins

Après avoir déconseillé aux femmes enceintes de prendre du paracétamol, Donald Trump a multiplié les déclarations infondées sur les vaccins. Trois affirmations controversées, mais contredites par les données scientifiques et les spécialistes.

Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président Donald Trump lors de de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU), le 23 septembre 2025, à NEw York. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Le président Donald Trump lors de de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU), le 23 septembre 2025, à NEw York. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Lors d’une conférence de presse, mardi 23 septembre, Donald Trump a affirmé que le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) devait être administré séparément, que l’association avec la varicelle avait été “mauvaise”, et que la vaccination contre l’hépatite B à la naissance était inutile. Ces propos interviennent après ses déclarations sur le paracétamol et l’autisme

1 Le vaccin ROR combiné ne pose aucun problème

Pour Donald Trump, la combinaison de vaccins rougeole, oreillons et rubéole, aussi connu sous le nom de ROR, poserait problème et il vaudrait mieux les administrer séparément. C'est faux. Le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est sûr et recommandé en deux doses, à partir de 12 et 16 mois. "L’intérêt du vaccin combiné est de réduire le nombre de piqûres et d’améliorer la couverture vaccinale", explique Daniel Floret, professeur émérite de pédiatrie, spécialiste de vaccinologie.

Les seuls effets indésirables possibles sont bénins, comme de petites éruptions cutanées et un peu de fièvre.

2 La varicelle n'a pas été séparée, car le vaccin combiné était "très mauvais" 

Donald Trump a continué sa démonstration pour prouver que la combinaison de vaccin était mauvaise selon lui, en déclarant que le vaccin contre la varicelle "est déjà séparé, parce que lorsqu’on l'avait mélangé pendant un temps, ça s'était révélé vraiment mauvais."


Un vaccin combiné ROR + varicelle (RORV) existe toujours aux États-Unis et en Europe.
Des essais cliniques ont montré un petit surrisque de convulsions fébriles bénignes chez les nourrissons lié à la fièvre et "c’est pourquoi les autorités recommandent de donner le ROR et la varicelle séparément pour la première dose", précise Daniel Floret, mais ce n’est pas “dangereux”.
En France, la vaccination contre la varicelle n’est pas recommandée systématiquement chez les jeunes enfants, car la maladie est généralement bénigne. Elle est en revanche conseillée à partir de 12 ans, ou pour certains adultes lorsqu'ils ne l'ont pas eu.

3 Le vaccin contre l'hépatite B est utile à la naissance 

Pour Donald Trump il est inutile de vacciner contre l'hépatite B à la naissance "puisque la maladie est surtout sexuellement transmissible" et il propose "d'attendre 12 ans" pour cette vaccination.

Sauf que le virus de l’hépatite B peut se transmettre de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.

"C’est pour cette raison que les États-Unis vaccinent tous les nourrissons à la naissance", rappelle le professeur Daniel Floret. En France, la vaccination débute à 2 mois, sauf si la mère est porteuse du virus. Le professeur Elisabeth Bouvet précise que "plus on vaccine tôt, plus le vaccin est efficace".
Attendre 12 ans, comme le suggère Donald Trump, laisserait des enfants sans protection et rendrait la couverture vaccinale beaucoup plus difficile.

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