Pourquoi la civilisation ne risque pas d'être détruite fin avril par un astéroïde
Un article du tabloïd quotidien britannique affirme qu’un astéroïde de plus de 4 km de diamètre va toucher la terre le 29 avril prochain, mettant fin à la civilisation humaine.
"La Nasa traque un astéroïde de plus de 4 km de diamètre approchant la Terre : il pourrait détruire la civilisation humaine". L’article du tabloïd quotidien britannique Daily Express a été partagé plus de 3 500 fois sur Twitter à la date du mardi 3 mars. Plusieurs sites britanniques et français avaient également relayé cette information en avril 2019.
D’après le quotidien, l’objet céleste "52 768" surnommé "1998 OR2" avance à 8,7 km par seconde, une vitesse qui devrait l’amener à s’approcher de la Terre en avril. Mais la planète ne figure pas dans le système de collision avec les astéroïdes de la Nasa, et les chiffres sont extrapolés. La cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi.
Un passage à 6 millions de kilomètres de notre planète
Si un astéroïde va bien s’approcher de la Terre d’après la Nasa, il n’y a aucun risque d’impact sur la Terre. En effet, la Nasa évoque le rapprochement de l'astéroïde avec la Terre le 29 avril 2020. Mais précise qu’il passerait à 6 millions de kilomètres de notre planète, soit une distance équivalente à seize fois la distance entre la Terre et la Lune.
De plus, l’objet mesurerait 4 kilomètres de diamètre selon le tabloïd. Or la Nasa indique sur son site que le diamètre de cette planète mineure se situerait entre "1 et 4 kilomètres". C’est donc la fourchette haute de l’évaluation qui est retenue dans l’article. Et c’est sans compter la photo choisie par le Daily Express, qui ne correspond en rien à cette description. Grâce à une rapide recherche inversée, on remarque d’ailleurs que l’image a été utilisée par de nombreux sites auparavant, comme le quotidien The Atlantic en 2015 par exemple.
Des chiffres extrapolés
Et s’il s’écrasait sur la Terre, l’astéroïde pourrait-il éteindre l'humanité ? Pour avancer cette hypothèse, le journal s’appuie sur une étude de l’association à but non lucratif The Planetery Society : "D’après le Planetary Society, un astéroïde plus grand que 1 km de diamètre est suffisamment grand pour détruire l’humanité entière", relate le Daily Express. Et si l’organisation affirme bien qu’un "astéroïde d’environ 1,5 kilomètre de diamètre constitue le seuil énergétique pour détruire la Terre", elle invite le lecteur à la prudence quant à l'interprétation de ces données. "Il y a beaucoup d'incertitudes associées à cette estimation". En cause selon elle : "Le peu de connaissance sur l’écosystème de notre planète et sur la manière dont notre société réagirait à un soudain bouleversement causé par un impact sévère."
Le Planetery Society rappelle enfin que la collision d’un astéroïde avec la Terre est d’une "très faible probabilité" et qu’il est nécessaire de "prendre de la distance avec l’évaluation des dangers liés aux astéroïdes". D’ailleurs, la planète "1998 OR2" ne figure pas dans le système "Sentry" (Sentinelle en anglais) de la Nasa, qui répertorie les 23 planètes qui pourraient entrer en collusion avec la Terre dans plus de cent ans.
Ce n’est pas la première fois qu’un astéroïde est accusé de menacer de frapper la Terre. En septembre 2019 déjà, la planète Apophis découverte en 2004 faisait craindre la fin de l’humanité. Si le risque d’impact avec la Terre était de 2,7% en 2004, les scientifiques avaient écarté tout danger pour 2029 et pour 2036. En cas de rapprochement inquiétant, les scientifiques réfléchissent à une technique de déviation, détaillée par l’ESA, l’agence spatiale européenne. Il s’agit d’un projectile qui doit être financé par la Nasa et lancé en 2021. Il n’y a donc aucun risque qu’une planète ne heurte la Terre avant les 100 prochaines années, contrairement à ce qu’avance le journal.
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