Vrai ou faux
Mouvement du 10 Septembre : l'armée va-t-elle être déployée contre les blocages ?

Les Français sont appelés à tout bloquer mercredi. Une journée de mobilisation qui sera très encadrée par les forces de l'ordre et une vidéo sur TikTok laisse penser que l'armée sera aussi déployée.

Article rédigé par Armêl Balogog
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Préparations du mouvement social du 10 septembre, à Concarneau ,le 3 septembre 2025. (GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)
Préparations du mouvement social du 10 septembre, à Concarneau ,le 3 septembre 2025. (GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

"C'est officiel : l'armée va être déployée pour le blocage du 10 septembre", affirme une vidéo visionnée un demi-million de fois sur TikTok, publiée par un compte qui semble avoir été créé en Angola. "Le gouvernement prévient, les forces de l'ordre, les CRS ainsi que l'armée seront déployés dans les rues en renfort" pour encadrer l'appel "Bloquons tout" de mercredi, continue-t-elle, en illustrant ses propos de vidéos de soldats en treillis, armés de Famas ou encore d'avions militaires. 

C'est faux, l'armée ne sera pas déployée sur les blocages. Le ministère de l'Intérieur l'a assuré à franceinfo. En revanche, il est vrai que les forces de l'ordre seront mobilisées pour assurer la sécurité mercredi 10 septembre.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé lundi soir dans le journal de France 2 que 80 000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Un déploiement conséquent, en comparaison, seuls 65 000 travaillaient la nuit du 14 juillet 2025.

Une circulaire envoyée aux préfets

En fait, la vidéo déforme un peu le contenu d'une circulaire adressée par Beauvau aux préfets jeudi 4 septembre, que nous avons pu consulter. Cette circulaire dit que "toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la Nation devra être entravée en amont et le cas échéant faire systématiquement l'objet d'un déblocage dans les délais les plus brefs". Le ministère pense notamment aux gares, aux ports, aux aéroports, aux axes routiers importants, aux dépôts pétroliers, encore aux centrales électriques ou encore aux bâtiments publics et aux radars, perçus comme des symboles du capitalisme, qui risquent d'être endommagés.

Les forces de sécurité intérieure doivent mobiliser tous les moyens humains et matériels nécessaires pour gérer ce que le ministre appelle une "crise". La circulaire cite précisément les policiers et les gendarmes, mais, encore une fois, pas l'armée.

Par ailleurs, le document stipule bien que les manifestations déclarées, elles, pourront se tenir et que les forces de l'ordre ne feront que les encadrer, comme à chaque manifestation.

L'armée mobilisée pendant les gilets jaunes

Si ce n'est pas le cas ce 10 septembre, il est cependant déjà arrivé dans le passé que l'armée soit mobilisée pendant des manifestations. En mars 2019, des militaires de la force Sentinelle ont été déployés pour protéger des sites sensibles lors du 19e acte des gilets jaunes. Cela avait posé question à l'époque.

Une polémique était née du fait que les militaires étaient armés et que des manifestants et des syndicalistes craignaient qu'ils n'utilisent leurs armes de guerre contre les gilets jaunes. Emmanuel Macron avait alors précisé que les soldats n'étaient pas en contact avec les manifestants et qu'il ne s'agissait pas d'une mission de maintien de l'ordre, mais de surveillance de sites qui n'étaient pas dans le même périmètre que les manifestations.

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