Les syndicats de PSA disent-ils vrai sur le discours du pouvoir socialiste ?
La CFTC du groupe automobile accuse Arnaud Montebourg d'avoir opéré "un virage à 180 degrés" sur le plan de redressement du constructeur. Vrai ou faux ? Réponse ici.
Vrai
Certains syndicats parlent même de la "flute" que le ministre du Redressement productif leur a jouée et ils estiment avoir été trahis.
On peut dire aujourd'hui qu'il y a eu à un vrai glissement du discours en l'espace d'un été. La preuve, la voila, en quatre actes.
1er acte : condamnation
Le 12 juillet. Coup de tonnerre dans un climat social déjà très morose. Le groupe PSA annonce l'arrêt de la production sur le site d'Aulnay en 2014 et la suppression de 8.000 postes en France.
A l'Assemblée nationale, la réaction d'Arnaud Montebourg est vive : "Comment a-t-on pu en arriver là ? [...] Nous n'acceptons pas en l'état le plan développé par PSA".
2e acte : confirmation présidentielle
48 heures après son ministre, le chef de l'Etat est sur une ligne toute aussi ferme vis à vis du constructeur automobile. Interrogé lors de son intervention télé du 14 juillet, François Hollande déclare notamment : "L'Etat ne laissera pas faire [...] Ce plan en l'état n'est pas acceptable, donc il ne sera pas accepté".
Ensuite, l'été passe, avec notamment un rendez-vous manqué entre Arnaud Montebourg et les syndicats fin juillet.
3e acte : modération
Dimanche 9 septembre sur le plateau de TF1. Alors que le rapport d'expert commandé au début de l'été est sur le point d'être rendu, François Hollande adopte un ton bien plus mesuré. Le président de la République ne parle plus de plan inacceptable : "Lorsque les plans sociaux sont engagés, ce sont les partenaires sociaux qui doivent le négocier [...] Ils doivent trouver des compromis pour qu'il y ait moins d'emplois supprimés et plus de reconversion [...] l'Etat accompagnera ce mouvement de reconversion" , conclut François Hollande.
4e acte : résignation
11 septembre. Le rapport d'expert, voulu par Arnaud Montebourg revient comme un boomerang sur le ministre. L'expert Emmanuel Sartorius reconnait que le plan social de PSA n'est pas contestable et Arnaud Montebourg reconnaît, lui, devant les syndicats que PSA est en grande difficulté et a besoin de restructuration.
Cette pièce en quatre actes illustre la difficulté du discours politique face à la violence économique. La méthode Jospin en 1999, c'était de dire que "l'Etat ne pouvait pas tout" face aux licenciements chez Michelin. Résultat immédiat, une pluie de critiques, particulièrement de la gauche.
En 2012, la méthode Hollande sur PSA a été celle d'un discours évolutif. Les critiques arrivent avec 2 mois de délai.
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