Le vrai du faux. Le nombre de salariés qui ont un travail physiquement pénible a-t-il augmenté depuis les années 80, comme l'affirme François Ruffin ?
Selon le député Insoumis de la Somme, la part de salariés subissant au moins trois contraintes physiques dans leur travail a presque triplé en 40 ans.
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En plein débat sur la réforme des retraites et le report de l'âge légal à 64 ans, le député La France Insoumise de la Somme François Ruffin affirme que les emplois sont plus pénibles physiquement que dans les années 80. "En 1984, il y avait 12% des salariés qui subissaient trois contraintes physiques", détaille-t-il. "On se dit, bon, après 40 ans de robotique, d'informatique, tout ça doit s'être formidablement allégé. Eh bien, au contraire, on est passé de 12% à 34% qui subissent trois contraintes physiques aujourd'hui", peut-on lire sur son site personnel.
Cette affirmation est vraie, comme le montre une étude du ministère du Travail. En 1984, 12% des salariés déclaraient effectivement subir au moins trois contraintes physiques, notamment porter une charge lourde, rester dans une posture pénible, ou encore subir des secousses ou des vibrations. Et 35 ans plus tard, en 2016, cela a presque été multiplié par trois.
L'intensification du travail
Cette augmentation s'explique, comme l'a expliqué l'économiste spécialiste du travail Christine Ehrel à franceinfo, par un phénomène appelé "l'intensification du travail". Il s'agit de la tendance à vouloir augmenter la productivité des salariés pour avoir un meilleur rendement. Cela se traduit notamment par l'augmentation des cadences. Un ouvrier qui travaille à la chaîne par exemple va devoir aller plus vite et va aussi devoir faire plus de tâches différentes, moins déléguer. Or d'après Christine Ehrel, le développement de la robotique et de l'informatique a justement permis d'intensifier encore le travail.
Toujours d'après l'étude du ministère du travail, les ouvriers les moins qualifiés sont 63% à subir ces contraintes en 2016, c'est trois fois plus qu'en 1984. Mais, étonnamment, c'est chez les employés de commerces et de services que l'augmentation est la plus impressionnante. Ils étaient 13% à subir au moins trois de ces contraintes physiques dans les années 80, et 35 ans plus tard, ils sont désormais près d'un sur deux.
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