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Le vrai du faux. La France a-t-elle perdu "100 000 exploitations agricoles en 10 ans", comme l'avance François-Xavier Bellamy ?

Le vrai ou faux Joanna Yakin, Thomas Pontillon, Gérald Roux et Emilie Gautreau Du lundi au vendredi à 7h25, 11h25

L'eurodéputé Les républicains dit vrai, d'après le dernier recensement agricole publié fin 2021.

Thomas Pontillon

Radio France

Publié le 27/02/2023 13:37

Temps de lecture : 2min

L'eurodéputé Les Républicains, François-Xavier Bellamy, était l'invité de franceinfo, mercredi 15 juillet. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Alors que le Salon de l'agriculture se poursuit cette semaine, François-Xavier Bellamy déplore le nombre de fermes en baisse en France. Sur franceinfo, l'eurodéputé Les Républicains a même avancé un chiffre précis : "On a déjà perdu 100 000 exploitations agricoles en 10 ans en France."

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Moins de fermes mais presque autant de surface

C'est vrai : on est passé de presque 500 000 exploitations en 2010 à un peu moins de 400 000 aujourd'hui d'après le dernier recensement agricole, publié fin 2021. Francois-Xavier Bellamy a donc raison : il y a moins de fermes qu'avant, sauf que ça ne signifie pas pour autant que la France produit moins parce que la surface utile agricole est restée quasi-stable, en baisse d'à peine 1 % à l'échelle du pays.

Autrement dit : il y a moins de fermes, mais celles qui restent sont de plus en plus grandes et rachètent souvent le terrain du voisin. En moyenne, une exploitation s'étend aujourd'hui sur 69 hectares, c'est 14 de plus qu'il y a 10 ans et presque 30 hectares de plus qu'au début des années 2000.

Une population qui vieillit

S'il y a moins de fermes et d'agriculteurs, c'est parce que la profession vieillit de plus en plus et que le renouvellement des générations est difficile pour ce métier ou il y a une forte pénibilité. Aujourd'hui, plus de la moitié des fermes sont dirigées par un exploitant qui a 55 ans ou plus. Et parmi ceux qui ont dépassé les 60 ans, une majorité n'a pas trouvé, ou n'a pas cherché, de repreneur. À l'inverse, le nombre de jeunes reste relativement bas et stable avec seulement 20% des exploitants ont moins de 40 ans.

Est-ce que cela va se résorber dans les années à venir ? Difficile à dire. Le ministère de l'Agriculture parle de "défi démographique" car, aujourd'hui, les départs à la retraite ne sont pas compensés. Selon le ministère, il faudrait 7 000 installations d'agriculteurs par an pour arriver à renouveler les générations. Cependant, il y a quand même quelques motifs d'espoir selon le dernier recensement agricole puisque le nombre d'apprentis a bondi ces dernières années passant de 35 000 a 45 000. Le nombre d'élèves dans les lycées agricoles est lui aussi en hausse.