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Vrai ou faux
Le gouvernement se prépare-t-il discrètement à partir en guerre, comme l'affirme Thierry Mariani ?
Le ministère de la Santé a envoyé une lettre aux ARS pour leur demander de préparer l'installation, en cas de besoin, de plateformes pour accueillir des milliers de soldats blessés au front.
La rumeur circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours, partagée par des internautes anonymes, mais aussi par des personnalités politiques, notamment d'extrême droite, comme l'eurodéputé Thierry Mariani et le fondateur des Patriotes Florian Philippot. Le gouvernement français se préparerait discrètement à partir en guerre.
"La préparation de la guerre continue discrètement puisque Macron voit 'un ogre à nos portes'. Et puis (…) en guerre on ne peut plus faire d'élections", analyse l'eurodéputé sur X. "La guerre est à nos portes, vraiment ? Dites plutôt qu'Emmanuel Macron souhaite qu'elle le soit !", s'exclame Florian Philippot sur X également. Ils en veulent pour preuve une lettre du ministère de la Santé, révélée par le Canard enchaîné, qui demande aux Agences régionales de santé de se préparer à l'arrivée de soldats blessés.
Un plan pour accueillir des milliers de blessés au front
Si cette lettre a vraiment été envoyée aux ARS – franceinfo en a eu confirmation – les conclusions que les deux personnalités politiques en tirent sont exagérées.
Le courrier, consulté par l'AFP, invite les ARS à un scenario dans lequel il faudrait prendre en charge 100 combattants blessés au front par jour dans les hôpitaux civils, pendant deux mois, voire à des pics de 250 militaires pendant trois jours. Le ministère leur demande donc de préparer, en cas de besoin, l'installation de centres médicaux de transit, des plateformes qui permettraient d'orienter ces blessés vers les hôpitaux du territoire.
L'idée n'est pas de partir en guerre, mais d'avoir un plan si jamais une guerre devait arriver ou se rapprocher de nous, dans un contexte international marqué par deux guerres en Ukraine et à Gaza.
Les hôpitaux se préparent à différents scénarios : guerre, épidémie, catastrophe naturelle
"Il est tout à fait normal que le pays anticipe les crises, les conséquences de ce qui se passe, ça fait partie de la responsabilité des administrations centrales et heureusement", a essayé de désamorcer la ministre du Travail et de la Santé sur BFMTV, mardi 26 août. "Les hôpitaux sont tout le temps en train de préparer des épidémies, des accueils. Ça fait partie de l'anticipation comme les stocks stratégiques, comme les épidémies. Je n'étais pas en responsabilité au moment du Covid, mais souvenez-vous qu'il n'y avait pas de mots assez durs sur l'impréparation du pays", a rappelé la ministre.
Contacté par franceinfo, le cabinet du ministre de la Santé ajoute qu'une "des missions du ministère de la Santé est d’anticiper, de manière continue, les risques et les menaces auxquelles pourrait être confronté le système de santé. Les risques anticipés sont de tout ordre : les risques épidémiques, avec l’émergence ou la réémergence de pathogènes infectieux dans un contexte de changement climatique et de mondialisation des échanges ; les risques environnementaux, avec l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes notamment ou encore les risques malveillants, avec la préparation du système de santé à la gestion d’un afflux de victimes".
Cela s'inscrit dans le cadre du dispositif Orsan, lancé en 2014 et actualisé en 2024, dont le but est "d’organiser la réponse du système de santé pour faire face aux situations sanitaires exceptionnelles", notamment à un afflux massif de patients, comme lors de la pandémie de Covid-19 ou lors d'une catastrophe naturelle. Cela se traduit concrètement par une planification des opérations en cas de besoin, par la formation et par des entraînements pour les professionnels de santé.
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