Laurence Parisot dit-elle vrai sur la hausse des dépenses de l'État ?
Après la présentation du projet de budget 2013, la présidente du Medef affirme qu'il n'y aura pas de baisse de 10 milliards d'euros de la dépense publique. Selon Laurence Parisot, le gouvernement réduit simplement "le rythme de la hausse" : un tour de passe-passe de communication. Vrai ou faux ?
Vrai
Il faut bien comprendre que les
dépenses publiques (c'est-à-dire État, collectivités locales et Sécurité
sociale) auraient dû augmenter de 1,7 % par rapport au budget 2012, soit 17
milliards d'euros supplémentaires. En grande partie à cause de la progression
régulière du volume des retraites et des dépenses de santé.
Dans son projet de budget 2013, le gouvernement va tenter
de limiter cette hausse de la dépense, de faire en sorte qu'elle ne soit pas de
1,7 mais de 0,7 %. Ce qui correspond à une économie "virtuelle"
d'environ 10 milliards d'euros : il est là l'effort consenti par l'État. Il
s'agit bien d'un ralentissement de la hausse, mais il n'en reste pas moins que
les dépenses publiques vont continuer à augmenter, de l'ordre de 7 milliards.
Stricte maîtrise des dépenses de santé
Et encore, ce n'est
qu'un objectif, une ambition, qui s'annonce bien difficile à tenir, explique
l'économiste Eric Heyer : "Au
cours des dix dernières années, la progression des dépenses publiques était de
l'ordre de 2 % par an. Les restreindre à 0,7 ou 0,8 %, c'est du
jamais vu depuis 15 ans et cela passe par une stricte maîtrise des dépenses de
santé. Mais agir sur les dépenses sociales paraît extrêmement compliqué dans
une période où il y a un vieillissement de la population, et donc nécessité
d'augmenter les dépenses maladie et retraite. Tout cela s'annonce extrêmement
difficile à tenir", juge
l'économiste.
S'il voulait à coup sûr réduire la dépense publique, l'État ne disposerait guère que d'un levier : réduire ses propres dépenses en se séparant d'un certain nombre de fonctionnaires. Et là, "vous êtes sûr de respecter vos engagements", promet Eric Heyer.
Cela tombe bien, c'est prévu : la
Défense nationale va rendre 7.200 postes, Bercy 2.300... Mais l'Éducation nationale, priorité des priorités, va en créer
11.000. Au total, l'État va donc embaucher près de 6.000 fonctionnaires supplémentaire. À la clé, autant d'économies à faire dans les dépenses sociales.
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