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François Rebsamen dit-il vrai sur les 350.000 emplois non pourvus ?

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"350.000 offres d'emploi ne trouvent pas preneur dans un pays qui compte 3,4 millions de chômeurs. C'est insupportable" Vrai ou faux ?

Antoine Krempf

Radio France

Publié le 03/09/2014 05:41 Mis à jour le 04/09/2014 11:24

Temps de lecture : 2min

(François Rebsamen estime que 350.000 emplois ne sont pas pourvus en France © Maxppp)

Faux

Le ministre du Travail ne peut pas faire cette affirmation parce que ce chiffre est invérifiable. D'ailleurs quand François Rebsamen avance 350.000 offres d'emplois non pourvues, François Hollande lui estimait en juin dernier que ce chiffre était plutôt compris entre 200 et 300.000. Ce qui est beaucoup moins que les 500.000 emplois en souffrance avancés par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était président.

La seule étude documentée qui existe sur la question a été publiée en septembre dernier par le Conseil d'orientation pour l'emploi. Et qui dit cette étude ? Quelques 820.000 offres d'emplois ne sont pas pourvues. Mais, il faut prendre ce chiffre avec beaucoup de précaution. D'abord parce qu' il s'agit en fait du nombre d'emplois disponibles à un moment donné sur le marché du travail et pas seulement des emplois qui ne trouveront pas preneur.

"Ce chiffre ne veut rien dire sur l'économie"

Et puis surtout, c'est tout à fait normal d'avoir des offres qui ne trouvent pas preneurs d'après Francis Kramarz, professeur d'économie à Polytechnique. "N'importe quel économie a des emplois vacants parce que certains sont créés et d'autres sont supprimés. Qu'il y en ait 300.000 ou cinq millions ne veut rien dire sur la qualité et le fonctionnement de l'économie. De plus, la plupart des emplois vacants ne seront pas pourvus par des chomeurs mais par des personnes qui ont un emploi actuellement ".

Il y a tout de même, toujours d'après l'étude du Conseil d'orientation pour l'emploi, certains secteurs ont effectivement du mal à trouver preneur. Notamment dans l'industrie mécanique, la santé, l'informatique, les conducteurs d'engins ou encore les cadres commerciaux. Mais, pour résumer, on ne peut donc tout simplement pas savoir précisément le nombre d'offres qui ne trouvent pas preneur dans ces secteurs faute de candidat.

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