"Conclave" : à quel point le film d'Edward Berger est-il proche de la réalité ?
L’Église catholique choisit cette semaine un nouveau pape. Un huis clos raconté dans "Conclave", un film sorti fin 2024, qui s’offre une seconde vie sur les plateformes de streaming grâce à l’actualité. Mais qu’y a-t-il de vrai ou de faux dans ce thriller papal qui a remporté l’Oscar du meilleur scénario adapté ?
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Mercredi 7 mai s'ouvre à Rome un conclave à l'issue très incertaine, lors duquel 133 cardinaux éliront le successeur du pape François. Un film a abordé le sujet en 2024. Sans en révéler, ni même aborder le dénouement, franceinfo a regardé à quel point il était proche de la réalité de l'évènement.
Le film décrit d’abord très fidèlement le déroulé du conclave : les cardinaux sont en effet totalement coupés du monde, privés de téléphone et d’ordinateur, sans aucun accès aux médias ou à quiconque à l’extérieur de l’enceinte du Vatican. La scène du film ou l'on voit des techniciens rechercher d’éventuels micros dans la chapelle Sixtine est réelle.
Le temps du conclave, les cardinaux électeurs logent, comme c’est également bien décrit, dans une maison d’accueil de la cité du Vatican, la résidence Sainte Marthe, elle aussi totalement coupée du monde. L’intendance est confiée à quelques religieuses soumises, elles aussi, au secret.
Intrigues et jeux de pouvoirs entre cardinaux
Quelle est la réalité des apartés entre prélats à la cantine, le soir avant le coucher, ou encore de l'extrême tension entre cardinaux qui caractérisent le film réalisé par Edward Berger ? Il est difficile de répondre à cette question, car tout cela reste confidentiel, y compris après l'élection du nouveau pape. Mais dans ce bâtiment, il y a des coins et recoins avec des fauteuils propices aux conciliabules, raconte un prêtre qui l’a déjà visité, mais c'est une maison d'accueil beaucoup plus simple, beaucoup moins fastueuse que dans le film.
"Conclave" est par ailleurs un thriller politique, avec intrigues, scandales sexuels et irruption à Rome à l’ouverture du conclave d’un cardinal inconnu de la Curie romaine, autorisé à participer au vote. De ce point de vue là, le scénario est assez caricatural. Des scandales sexuels ont bien émaillé la vie de l’Église encore tout récemment, et il y a eu dans l’histoire des cardinaux nommés "in pectore", c’est-à-dire en secret par le pape, mais dans la réalité ils ne peuvent participer au conclave que si leur nom a été rendu public avant son ouverture, lors d’une réunion à Rome appelée consistoire. Si l'on se réfère aux consignes publiées par le pape Jean-Paul II en 1996, cet aspect-là du scénario n’est donc pas crédible.
Grande absente du film : la forte dimension spirituelle de cette élection
La tension est exagérée dans le film, mais il décrit tout de même assez bien les préoccupations des cardinaux quant à l’avenir de l’Église et les lignes de fractures entre cardinaux conservateurs et réformateurs, entre nationalités parfois, ou encore entre ceux qui vivent à Rome au Vatican et ceux qui vivent dans le reste du monde.
En revanche, le film aborde à peine la dimension très spirituelle de cette élection, souligne le père Michel Kubler, assomptionniste et ex-rédacteur en chef à La Croix. Le conclave est dans la réalité rythmé par de très nombreuses messes, prières et méditations, car on demande aux cardinaux électeurs de faire preuve de "discernement" en s’en remettant à Dieu, une notion très importante dans le catholicisme, pour choisir le meilleur d’entre eux, et pas forcément celui qui est le plus proche de leurs convictions personnelles.
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