Retour à Newtown trois jours après la tuerie : l'Amérique s'interroge sur ses armes
[VIDÉO] Barack Obama est venu rencontrer les familles des victimes de la tuerie de Newtown dimanche soir. Trois jours après le drame qui a touché l'école Sandy Hook – et alors que les premières obsèques des victimes auront lieu ce lundi – l'Amérique continue de s'interroger sur son rapport aux armes à feu. C'est le cas à Newtown même où les habitants sont divisés.
Le point de vue des habitants
de Newtown se résume en quelques mots : ils ont l'impression qu'il n'y a pas de
solution pour éviter ce genre de fusillade. Ainsi Micha est venue sans ses enfants déposer
une grenouille en peluche verte au pied des 26 sapins qui sont installés à
l'entrée de la rue de l'école, et elle trouve que cela fait beaucoup.
Elle se souvient que – rien
que cette année – 12 personnes ont été tuées à Aurora dans le Colorado en juillet
pendant la projection du dernier Batman. Plus récemment, mercredi
dernier, deux personnes ont été abattues dans un centre commercial de la
banlieue de Portland, dans l'Oregon.
Ces fusillades lui font peur :
"Depuis quelques semaines, c'est triste mais c'est devenu courant. Dans
nos écoles, nos cinémas, on ne peut plus aller nulle part sans qu'un fou tire
et atteigne des gens sans raison. Mais je ne sais pas ce qu'on peut faire
contre ça."
Le deuxième amendement de
la Constitution
Certains prennent clairement
position et affichent leur opposition au deuxième amendement de la Constitution
qui autorise les citoyens américains à porter une arme. Une banderole "Les
mères contre les meurtriers et les tireurs" entre les mains une maman
explique : "Quelqu'un a pu se procurer des armes qui sont vraiment des
armes de destruction. Ce ne sont pas des armes pour se protéger ! Nous les
achetons pour tuer, pas pour nous protéger ! Qui a besoin de se protéger
de 20 bébés ?"
"Si j'avais été là
je l'aurais tué"
Sal est un retraité de 75 ans.
Il a les permis pour posséder des armes de poings et des armes
semi-automatiques et raconte qu'il en a une douzaine chez lui. Il assure qu'il n'est pas l'un des 4 millions
d'adhérents de la NRA, le très puissant lobby des armes à feu, mais qu'il ne
croit pas à une interdiction totale dans un pays qui compte plus de 300
millions d'armes à feu en circulation.
Pour Sal : "Si je pensais que rendre mes armes à feu aurait sauvé les
vies des enfants – et je n'ai jamais dit ça avant, je n'aurais pas hésité à
les rendre. Je pense que j'aurais été le premier à le faire. Si j'avais été là,
je l'aurais tué. Si j'avais pu être assez près de lui. J'aurais défendu ces
enfants. J'y ai pensé plusieurs fois : je l'aurais tué."
"L'idée d'une
interdiction partielle"
Certains évoquent l'idée
d'une interdiction partielle des armes à feu. Ainsi, il faudrait ne plus vendre
de fusils d'assaut semi-automatiques. C'était le cas sous Bill Clinton mais ces
armes ont été de nouveau autorisées sous son successeur, George Bush.
Nancy, qui a conduit les bus
scolaires – ces fameux bus jaunes, qui transportent les enfants à l'école – connaissait certains des enfants tués vendredi. Elle évoque l'idée de "sacraliser"
les établissements scolaires. Selon elle, "Chaque école devrait avoir
un détecteur de métaux. Chaque école devrait être sécurisée. Chaque école
devrait avoir une caméra. Chaque école devrait être sécurisée à l'entrée."
Et Nancy de poursuivre :
"Les
écoles devraient être comme des prisons. Il devrait y avoir des éclairages sur
les portes. Avec plus de sécurité, on n'aurait plus jamais ces
problèmes."
Mais au delà de ces
questions, de ces suggestions, c'est toujours la stupéfaction qui prime à
Newtown. Deborah est maman de trois enfants, un aîné de quatre ans et deux
jumelles de 18 mois. Et elle a encore du mal à ne pas pleurer : "Je ne
connais pas la réponse mais il faut faire quelque chose ! C'est trop facile pour eux
de se procurer des armes. Je ne peux pas imaginer ces pauvres parents, les
pauvres familles, qui doivent enterrer leurs enfants. Et mon cœur est brisé
pour eux."
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