Odorologie : la preuve par l'odeur ?
C'est une technique de police scientifique méconnue : l'odorologie. A côté de l'ADN ou des empreintes, les suspects peuvent laisser leur odeur sur une scène de crime. Des odeurs que la police française relève dans les affaires criminelles les plus graves depuis plus de dix ans.
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Relever des odeurs comme
de l'ADN ou des empreintes, c'est l'une de nouvelles techniques de la police
technique et scientifique (PTS) basée à Ecully, dans la banlieue de Lyon. Née en
Hongrie, le procédé de l'odorologie s'appuie en France sur le flair de chiens
spécialisés. Il consiste à comparer l'odeur prélevée sur la scène de crime et les
odeurs des suspects ou des victimes. Une technique réservée aux affaires de crime de sang
les plus complexes.
"Chaque odeur est génétiquement unique , affirme Murielle
Anquet, l'une des responsables de la sous-direction de la PTS, c'est une donnée
prouvée mais nous travaillons actuellement avec le CNRS pour aller plus loin et
faire valider notre procédé auprès de la communauté
scientifique ".
"L'odeur reste intacte pendant 10 jours "
La première
étape de l'odorologie, c'est de prélever l'odeur sur la scène d'infraction. Dans
leurs combinaisons blanches de protection, les policiers appliquent des tissus
spéciaux sur les objets (vêtement, meubles, armes, etc.) que les auteurs ont pu
toucher. Le tissu s'imprègne en une heure. Il est placé dans un bocal scellé et
conservé à l'abri de la lumière.
"L'odeur sur le tissu peut rester intacte
pendant plus de 10 ans ", affirme Estelle Davet, la chef du service central
d'identité judiciaire. Quand un individu entre dans la liste des suspects, la
police scientifique prélève son odeur et lui fait malaxer pendant dix minutes
un tissu identique à ceux utilisés lors du prélèvement.
Le chien entre
alors en scène pour la "parade d'identification ". Son maitre lui demande de
comparer les odeurs le long d'un parcours avec d'autres échantillons sans
rapport. Si l'un après l'autre, et sur deux parcours différents, deux chiens
réagissent positivement à la même odeur, la PTS conclue à une reconnaissance et
l'indice
entre dans la procédure.
Un indice plus qu'une preuve
En
France, depuis que la police scientifique utilise le procédé, jamais un suspect
n'a été condamné sur ce seul indice. Récemment la cour d'assises spéciale de
Paris a acquitté un membre de l'ETA soupçonné du meurtre de deux gardes civils
espagnols en 2007.
Le seul indice contre cet accusé était son odeur, identifiée sur le siège d'une cafétéria par les chiens de la police scientifique de la PTS
d'Ecully. La cour a rejeté cet indice. "A l'exclusion de tout autre élément
probant, écrit la cour dans sa feuille de motivation, la détection de son odeur
corporelle (...)ne permet pas d'établir sa participation aux
faits ".
A ce jour, selon la PTS,
423 affaires ont été traitées à l'aide de l'odorologie, dont 141 ont fait
l'objet d'une reconnaissance d'odeurs.
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