Israël-Hamas : en parlant avec tout le monde, le Qatar joue un rôle majeur dans la trêve et la libération des otages
La trêve de quatre jours entre Israël et le Hamas, qui doit permettre de libérer 50 otages, a été négociée par le Qatar. Pourquoi ce pays endosse-t-il un rôle aussi important ?
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La spécificité de la diplomatie qatarienne c'est de parler à tout le monde. Aucun autre pays n'est à la fois l'interlocuteur du Hamas, d'Israël et des Occidentaux. Le richissime émirat gazier a des liens étroits avec les États-Unis - il abrite la plus grande base militaire américaine de la région. Il a aussi des liens avec les Européens, même s'il est impliqué dans un gigantesque scandale de corruption au parlement de Bruxelles. Et il discute aussi avec Israël - même si officiellement les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques.
Et en même temps idéologiquement il est très proche du Hamas, considéré comme la branche palestinienne des frères musulmans. Le Hamas qu'il finance en tant qu'administrateur de la bande de Gaza. Quelque 30 millions de dollars par mois en liquide pour payer les fonctionnaires ou faire tourner la centrale électrique. C'est donc logiquement à Doha, la capitale du Qatar, qu'est installé le bureau politique du mouvement, là aussi où vit son chef, Ismaïl Haniyeh.
La position du Qatar arrange tout le monde. L'argent qatari déversé à Gaza a évité au territoire palestinien de sombrer dans la catastrophe économique et humanitaire. C'est même Washington qui a conseillé au Qatar d’offrir l’asile aux responsables du Hamas, c'était toujours mieux de les savoir chez ses alliés plutôt qu’en Iran ou en Syrie. Plus facile aussi pour garder le contact et négocier, puisque les Israéliens, eux, refusent de se retrouver en face-à-face avec les chefs du Hamas. Le seul prix à payer pour ces liens avec le Hamas a été un blocus économique de quatre ans imposé par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Le Qatar est devenu incontournable en matière de libération d’otages
Il peut agir à la demande sur tous les continents. La France est souvent passée par Doha pour négocier la libération de ses ressortissants en Afrique, par exemple. Le Qatar a aussi joué un rôle dans la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, des Américains en Iran et même dans le rapatriement d'enfants ukrainiens enlevés par les Russes. À Gaza, avec l'Égypte et les États-Unis, il a déjà obtenu les quatre premières libérations d’otages.
En restant le seul capable de faire le grand écart, pour gagner son rang sur la scène internationale. Il cherche aussi à se positionner pour la suite, quand ses pétrodollars serviront un jour à la reconstruction de la bande de Gaza.
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