"Ever Given" : l'Égypte réclame 900 millions de dollars aux propriétaires pour le blocage du canal de Suez
Le porte-conteneurs "Ever Given" est devenu célèbre pour avoir bouché pendant six jours le canal de Suez. Il a été saisi par les autorités égyptiennes qui exigent pour le laisser repartir le versement de 900 millions de dollars de dommages et intérêts.
Le porte-conteneurs Ever Given est sous pavillon panaméen, il est exploité par un armateur taïwanais mais c'est son propriétaire japonais qui est en première ligne. Il a confirmé mercredi 14 avril que des pourparlers difficiles étaient en cours. L'Egypte de son côté est droite dans ses bottes. Lundi, le patron de l'Autorité du canal de Suez expliquait à la télévision publique que son pays n'avait commis "aucune erreur" dans l'incident qui a bloqué totalement le trafic maritime qui transite dans cette zone, et que le seul responsable du spectacle auquel on a eu droit pendant six jours était le navire et lui seul.
D'abord, l'Egypte estime avoir perdu 15 millions de dollars par jour quand le canal de Suez était bouché : c'est ce que rapporte habituellement le droit de passage, l'une de ses principales sources de revenus de l'État. À cela il faut ajouter le coût de ce sauvetage de l'Ever Given, hors norme, qui a demandé beaucoup de main d'œuvre et d'équipements. Onze remorqueurs géants et des pelleteuses qui ont déblayé 27 000 mètres cubes de sable à la proue du navire. Mais surtout, il y a le coût du gigantesque embouteillage qui a suivi, 422 bateaux complètement bloqués des deux côtés du canal du 23 au 28 mars, sachant qu'il a fallu presque quatre jours ensuite pour complètement résorber l'engorgement. Les assureurs font aujourd'hui des réclamations dans tous les sens, sur les pertes liées aux marchandises périssables, au ralentissement de la chaîne d’approvisionnement, etc. 900 millions, c'est vite arrivé.
L'équipage indien retenu à bord
L'Ever Given reste immobilisé tant que la somme n'est pas totalement payée. Après sa mésaventure il n'a pas repris sa route : il est allé jeter l'ancre dans la zone de mouillage du Grand Lac Amer, un lac d'eau salée au sud du canal, pour y être soumis à une inspection technique. Très vite, le tribunal économique de la ville d'Ismaïlia, sur la rive ouest, a ordonné sa saisie pour impayés, comme les lois égyptiennes sur le commerce maritime l'y autorisent. Impossible donc de bouger : il y a trois semaines, l'Egypte se démenait pour le désensabler, aujourd'hui elle ne veut surtout pas qu'il reparte !
Sauf qu'à bord de l'Ever Given, il y a 25 membres d’équipage, tous Indiens, employés par une société allemande. En Inde, le syndicat national des marins indiens tempête : "Refuser de les laisser descendre revient à les retenir contre une rançon." Une forme de chantage totalement assumée par les autorités égyptiennes. “À la minute où la compensation sera versée, le navire sera autorisé à partir” assure le patron du canal de Suez, qui espère "un accord rapide". Ce n'est pas gagné. Le propriétaire japonais du bateau a entre-temps intenté une action en justice devant un tribunal britannique pour limiter sa responsabilité et faire baisser la note.
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