Espagne : pour conserver le pouvoir, le Premier ministre fait un pas vers les indépendantistes catalans
En difficulté pour obtenir une majorité, Pedro Sanchez se déclare désormais favorable à une amnistie pour certains activistes catalans. Cette concession provoque la fureur de la droite et de l’extrême droite.
À l'appel de Vox, 100 000 manifestants ont défilé dans les rues de Madrid, dimanche 29 octobre. Le parti d’extrême droite veut tout faire pour empêcher la gauche de rester au pouvoir en Espagne qui reste l’un des rares pays d'Europe encore dirigé par les socialistes.
Pour comprendre cette manifestation, il faut revenir en arrière. Cet été, les élections législatives espagnoles n'ont pas désigné de vainqueur clair. Aucun des deux grands partis (l'un à gauche, l'autre à droite) n'a réuni suffisamment de voix pour obtenir la majorité absolue. Dans ce cas-là, la seule solution est de négocier avec d'autres partis et tenter de nouer des alliances. La droite a déjà essayé de le faire. Elle ne parvient pas à atteindre la majorité. C'est maintenant la gauche qui s'y colle. Le chef de file des socialistes, le premier ministre Pedro Sanchez, veut donc obtenir le soutien de petites formations politiques pour pouvoir gouverner.
Six ans après la tentative de sécession, la "réconciliation" ?
Sauf que les petits partis en question, très courtisés donc, sont aussi très controversés en Espagne. Or, pour bâtir une majorité, le dirigeant socialiste n'a pas le choix : mathématiquement, il doit s'allier avec deux partis indépendantistes de Catalogne qui incarnent le clivage le plus bouillant en Espagne. Ils revendiquent en effet une Catalogne indépendante, c'est-à-dire un nouveau pays et la séparation d'avec Madrid. Il y a six ans, des militants catalans avaient tenté de faire sécession en organisant un référendum. Une tentative évidemment illégale qui avait été réprimée à l'époque par le pouvoir central.
Mais cette fois-ci, ces partis indépendantistes sont en position de force et ils en profitent. Ils font monter les enchères. Parmi leurs exigences, l’amnistie de tous les activistes catalans poursuivis pour avoir tenté d'organiser ce référendum d'indépendance, autrement dit, l'abandon de toutes les poursuites judiciaires. Pour la première fois, ce week-end, le dirigeant socialiste Pedro Sanchez a soutenu cette idée. Une concession au nom de la "réconciliation", justifie-t-il.
La droite et l'extrême-droite dénoncent, elles, un marchandage électoral, qui "met en danger l'unité de l'Espagne". D'où la manifestation de dimanche à Madrid aux cris de "Sanchez, traître à la patrie". Un climat politique assez tendu donc autour de ces tractations, qui peuvent durer jusqu'à fin novembre. Si elles échouent, il y aura de nouvelles élections en janvier.
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