"Coalition internationale" contre le Hamas : la proposition d'Emmanuel Macron se heurte à de nombreux obstacles
À Jérusalem Emmanuel Macron a plaidé, mardi, pour la création d'une coalition internationale contre le Hamas. Si les contours de cette alliance restent flous, de nombreuses interrogations demeurent avant d'envisager sa conception.
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Une coalition internationale pour lutter contre le Hamas : c'est la proposition faite lundi 24 octobre par Emmanuel Macron, en visite au Proche-Orient. Sur le modèle de celle qui existe déjà contre le groupe État islamique. Tout est à écrire. L'annonce du chef de l'État était d'ailleurs tellement vague et inattendue que l'Élysée a dû ensuite la reformuler, la repréciser. Au final il s'agirait, selon l'Élysée, "de s'inspirer de l'alliance formée en 2014 contre les jihadistes du groupe État islamique en Syrie et en Irak, pour voir quelles actions seraient réplicables contre le Hamas."
Pas question a priori de déployer des troupes sur le terrain ou de lancer des campagnes de bombardements aériens, mais il serait possible de lutter contre le financement du terrorisme ou du faire du partage d'information. Ce sera à Israël d'exprimer ses besoins. La France est surtout "disponible pour réfléchir".
Cette proposition fait face à trois obstacles majeurs. Le premier est assez évident. Beaucoup de pays arabes qui font partie de la coalition contre Daesh au côté des Occidentaux ne partagent absolument pas la position de la France sur le Hamas, qu'ils considèrent comme un mouvement de résistance et pas comme un mouvement terroriste : Liban, Qatar, Libye, Irak, Jordanie... On les voit difficilement se mettre à pilonner Gaza d'autant que leurs opinions publiques sont chauffées à blanc contre tous les alliés de l'État hébreu. Le risque politique et social est immense. Le deuxième obstacle, ou en tout cas la deuxième interrogation, c'est le rôle des États-Unis. Rien ne se fera sans eux. Ce sont les seuls à disposer à la fois d'une puissance militaire, même si la guerre en Ukraine leur a déjà mobilisé beaucoup de moyens et beaucoup d'argent, et d'un réel pouvoir d'influence auprès d'Israël. Sauf qu'on ne sait même pas si Emmanuel Macron a consulté Washingnton avant de faire sa proposition. Le troisième obstacle, c'est que le Hamas n'est pas Daesh.
Des mouvements très différents
Il y a une vraie différence de nature. Le mouvement islamiste aux commandes à Gaza a gagné les législatives de janvier 2006, il a conquis le pouvoir par la voie politique sur un territoire très localisé. Le groupe État islamique lui s'est emparé par les armes et de manière totalement illégitime d'un territoire beaucoup plus vaste et beaucoup plus mouvant, dans des pays en décomposition politique, sans État fort pour le contrer. À ses débuts en tout cas, Daesh avait une capacité de projection importante en Europe. Le Hamas lui a un rayon d'action plus local. Benyamin Netanyahou a été l'un des premiers à faire le parallèle entre les deux organisations. "Nous allons les écraser et les détruire", disait-il en parlant des combattants du Hamas, comme le monde a détruit Daesh.
Le parallèle n'est pas forcément pertinent mais en l'évoquant lui aussi, Emmanuel Macron cherche surtout à donner une dimension internationale forte au conflit pour encadrer et contenir le plus possible la riposte israélienne, lui éviter de prendre trop de libertés avec le droit international.
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