Attaques en mer rouge : l'Égypte perd des milliards
Depuis le mois de novembre, les rebelles houthis attaquent des navires en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden. Les armateurs renoncent souvent à passer par le canal de Suez pour acheminer des marchandises entre l'Asie et l'Europe.
Le canal de Suez, en fonction depuis 1869, rapportait à l'Égypte "près de 10 milliards de dollars par an" en taxes, en frais de passage", a assuré le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, lors d'une conférence de presse le 19 février. Des pétroliers, des porte-conteneurs, des cargos remplis de grain, de charbon. Tous passent par ce canal pour naviguer plus vite entre l'Europe et l'Asie. Près de 12% du trafic maritime mondial s'y concentre en temps normal. Mais, depuis le début de l'année, le canal de Suez rapporte moitié moins à l'Égypte. L'ONU évoque une baisse du volume commercial de 42% en deux mois. C'est la conséquence des attaques des rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran.
Ils visent depuis novembre des bateaux avec des drones et des missiles et affirment cibler les navires liés à Israël et à ses soutiens, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. La route est devenue dangereuse, les bateaux trop chers à assurer. Les armateurs décident souvent de contourner l'Afrique, par le Cap de Bonne-Espérance et se ravitaillent dans des ports comme Dar Es Salaam en Tanzanie ou Durban en Afrique du Sud, désormais surchargés. Mais ces détours prennent une dizaine de jours de plus, ce qui signifie aussi plus de dépenses de carburant. Avec un risque, si la situation perdure prévenait récemment l'OCDE, de hausse des prix en bout de chaîne.
L'UE lance sa propre mission de surveillance en mer
Pourtant, une opération militaire de protection maritime, "Gardiens de la Prospérité", impulsée par les Américains, a été mise en place dans la zone. Il y a eu aussi des frappes américaines et anglaises sur des cibles houthies au Yémen, mais les attaques continuent. Lundi encore, un navire immatriculé au Royaume-Uni, le Rubymar, chargé d'engrais, a été "touché" dans le golfe d'Aden, assure le porte-parole des rebelles Houthis, qui dit avoir visé aussi deux nouveaux bateaux américains.
L'Égypte n'est pas le seul pays à subir les conséquences de ces attaques. Par exemple, pour le Qatar, cela entraîne des perturbations des livraisons d'hydrocarbures et pour Israël des perturbations des importations et des exportations. Lundi, l'Union européenne a lancé "Bouclier", sa propre mission de surveillance et de patrouille en mer.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter