Le monde de Marie. En Italie, un parti d'extrême droite accuse un musée d'égyptologie d'encourager "l'islamisation"
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Mercredi, une polémique lancée par un petit parti italien d'extrême droite, sur des réductions destinées aux arabaphones au musée d'égyptologie de Turin.
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À l'origine de la polémique, une réduction proposée par le musée d’égyptologie de Turin, le musée Egizio, l’un des plus grands d’Europe. Un ticket payé, et les visiteurs arabophones gagnent deux entrées. L’anecdote est minuscule, mais elle tape dans l’œil d’un nouveau mouvement d’extrême droite italien, Fratelli d'Italia ("frères d'Italie"), qui a rejoint la coalition de l'ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, en vue des législatives de mars 2018.
Une manifestation devant le musée
Les réseaux sociaux facho s’emballent, chauffés à blanc par Fratelli d'Italia, qui voit dans ce tarif réduit un symptôme évident des maladies de l’Occident qui se laisse islamiser sans rien faire. Le patron du mouvement d'extrême droite pousse le bouchon un peu plus loin, en mode "parrain". "Quand nous serons au pouvoir, je veillerai personnellement à la nomination des directeurs de musée", a déclaré Federico Mollicone, le porte-parole de Fratelli d'Italia.
Il gagnerait peut-être à travailler mieux ses dossiers. Le musée de Turin n'est pas un musée national mais une fondation privée. L'affaire est allée tellement loin que la présidente de Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, était en tête des cortèges de la manifestation qui s’est rassemblée bruyamment devant le musée, vendredi 9 février, en scandant : "Non à l’islamisation".
Le directeur du musée, Christian Greco, ne s’est pas dégonflé. Ce jour-là, il sort de son bureau, va à la rencontre de Giorgia Meloni. Elle l'accuse de racisme envers les Italiens. Le directeur reste calme et souriant. Il explique que les musées sont ouverts à tout le monde, que le tarif réduit et les promotions sont une constante pour le musée de Turin. Ainsi, le 14 février, l'entrée est gratuite pour les couples, le jeudi, elle est gratuite pour les étudiants et ainsi de suite. L'explication n’a en rien freiné les campagnes haineuses de Fratelli d'Italia. Les membres du petit parti se voient déjà dans des fauteuils ministériels. Les élections législatives en Italie auront lieu le 4 mars prochain.
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