Le monde de Marie. Au Bolchoï, succès d'un ballet hommage à Noureev, pourtant interdit six mois plus tôt
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Mardi, le succès au Bolchoï, à Moscou, d’un ballet hommage au danseur Rudolph Noureev, pourtant interdit en juillet dernier et dont le metteur en scène est en prison.
Samedi 9 décembre, ce soir-là, c’était grand genre au Bolchoï, à Moscou, si l’on en croit les compte-rendus des quelques journalistes étrangers qui en étaient. Quelques "publicités vivantes pour la chirurgie plastique", note le correspondant du quotidien anglais en ligne The Independent. Mais, aussi, le porte-parole du Kremlin, le vice Premier ministre, pour assister à un ballet interdit six mois plus tôt. Précisons que le metteur en scène du ballet, en revanche, n’assistait pas à la représentation puisqu’il est aux arrêts chez lui, avec interdiction de sortir et de communiquer avec qui que ce soit.
Le délicat "problème" de la vie de Noureev
Reprenons au point de départ de cette histoire, qui n’est autre que Rudolf Noureev, monstre sacré de la danse, né en Union soviétique, mais réfugié en France. Peu importe, d’ailleurs : aujourd’hui, Rudolf Noureev est une star russe qu’il convient de célébrer au théâtre du Bolchoï, le plus grand théâtre de Moscou. Il y a deux ans donc, un metteur en scène de théâtre, mais aussi de cinéma, Kirill Serebrennikov, récompensé à Cannes en 2016, est donc convoqué pour mettre en scène Rudolf Noureev sa vie son œuvre. Pour son œuvre pas de problème, pour sa vie en revanche… c’est plus compliqué, surtout depuis l’adoption en Russie de cette loi qui interdit la propagande de l’homosexualité. Et comment parler de Noureev sans mentionner son homosexualité et de sa mort pour cause de sida en 1993 ?
Serebrennikov arrêté pour détournement de fond
Kirill Serebrinnikov y va frontalement et ne cache rien, y compris une séance de photos de nus que Noureev avait fait pour Richard Avedon dans les années 1980. C’est trop pour le ministère de la Culture qui interdit le spectacle la veille de la grande première en juillet dernier. C’est pile poil à ce moment-là que Kirill Serebrennikov est arrêté et accusé de détournement de fond. Pour obtenir une nouvelle autorisation, le Bolchoï a coupé la scène délicate et tout le gratin moscovite a applaudi jusqu’au moment où tous les danseurs sont revenus sur scène portant un teeshirt à l’effigie de leur metteur en scène, demandant sa libération.
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