Santa revient sur sa Victoire de la musique de l’album de l’année : "c'est celle que je souhaitais plus que tout"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 18 février 2025 : l’auteure, compositrice et interprète Santa. Elle vient de remporter la Victoire de la musique du meilleur album avec "Recommence-moi".

Article rédigé par Elodie Suigo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La chanteuse Santa au concert de célébration de la flamme olympique, Paris, 15 juillet 2024. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS)
La chanteuse Santa au concert de célébration de la flamme olympique, Paris, 15 juillet 2024. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS)

Santa est de cette catégorie d'artistes que personne n'attendait et qui a réussi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, se rendant indispensable sans l'avoir souhaité. Certains parlent d'elle comme un OVNI, d'autres comme une indomptable, les derniers comme une artiste à la personnalité débordante. Le point de départ a été le groupe de rock anglophone Hyphen Hyphen et cette déclaration d'amour à la musique et à son péché mignon, ce met habituellement sucré qu'elle préfère salé, le pop-corn. Et comme, rien ne se perd, mais tout se transforme, c'est son adage, elle a su exploser comme le grain de maïs pour devenir autre chose grâce aussi à des parents ouverts à l'art et à la musique. En 2016, elle remportait déjà cette victoire avec son groupe, c'était la Victoire de la musique, catégorie Révélation Scène. Huit ans plus tard, Santa est nominée dans quatre catégories et a remporté celle de l'album de l'année avec : Recommence-moi, qu'elle a dédié à ses parents disparus.

franceinfo : Artiste comblée ?

Santa : Je ne sais pas, parce que je me réserve encore beaucoup de défis et je suis la première à m'en lancer. Mais heureuse vraiment d'avoir remporté cette victoire de l'album, c'est celle que je souhaitais plus que tout.

Quand on vous a découvert en solo, il y avait une espèce de sensation que vous vous adressiez à nous. N'est-ce pas ça votre force ? C'est de nous raconter à travers vos mots.

Ces chansons n'avaient pas vocation à sortir de ma chambre. Popcorn salé était si impudique pour moi et les autres que c'était un pas de côté. Peut-être que je l’aurais donné à d'autres ou bien qu'elle n’allait justement jamais sortir de ma chambre parce qu'elle avait été écrite pour moi.

Quatre nominations à ces Victoires. Dans cette cérémonie, votre nom est sorti et vous êtes lauréate avec cet album. C'était la victoire la plus importante ?

La plus importante parce que si elle me passait sous le nez, c'était ad vitam. On ne peut pas faire deux premiers albums. C'était cette année ou rien. Pour les autres, je me le souhaite, mais c'était presque trop tôt, dans le sens où c'est aussi nouveau pour moi de chanter en français. C'est comme un deuxième début de carrière.

"Cette Victoire de la musique récompense l'œuvre, l'élan de vie de cet album ‘Recommence-moi’, et quand on dit : ‘j'y ai mis tout moi’, il y a tous mes moi."

Santa

à franceinfo

Ce qui est étonnant, c'est que personne ne vous a dit : "tiens, il faut que tu joues du piano" alors qu’il faisait partie de votre décor, de votre chambre. C'était un meuble et vous avez été attirée par lui dans cette maison d'enfance. Il n'y avait jamais de silence. Il y avait ce besoin peut-être de suivre les traces de votre maman. Est-ce que le fait de chanter, en tout cas, ça a été une évidence ou c'est d'abord passé par les instruments ?

Alors moi j'avais un peu de temps libre parce que je n'allais pas trop à l'école et c'est vrai qu'il y avait toujours de la musique à la maison. J'essayais de retrouver les mélodies sur le piano et je me suis dit : il y a quand même quelque chose à faire dans le sens où transformer ces silences, transformer ces chaos, ce blues en blues... D'ailleurs, il y a eu beaucoup de blues à la maison. On parlait au début de l'interview de Lavoisier, "tout se transforme", oui, c'était une manière de transformer cette matière organique qu'est notre chair, notre cœur et nos émotions et de les transformer en chansons, c'est le but de ma vie.

Il n'y a pas de hasard dans la vie, il y a effectivement cette enfance très compliquée, scolairement parlant, vous êtes carrément au niveau voire en avance. Et socialement parlant, c'était très dur pour vous. C'est Adam qui vous prend par la main et vous dit : "viens, on va rencontrer des gens". Et ces gens, ce sont vos camarades de cour d'école, ce sont des enfants.

Quand on est enfant, on n'est pas tout à fait armé pour se frotter au monde et à sa complexité. Mais j'ai eu le temps justement de le prendre, de lire et de m'enfermer chez moi devant la télévision qui était coincée sur Arte. J'ai appris beaucoup de choses grâce à cette chaîne ! Et d'avoir un ami qui est toujours là pour la vie, qui m'a pris par la main et qui m'a dit : "allez, on va quand même s'amuser un petit peu".

C'est en écoutant votre titre en solo qu'il vous a dit : "il faut que tu y ailles, tu vas aider les gens".

Oui, ça, c'est une phrase qui m'a fait basculer dans l'envie d'incarner ces chansons. Ce sont les mots de mes meilleurs amis qui me disent : "ça risque de faire du bien aux gens". Et pour ça, j'ai pris ce risque de l'impudeur.

Est-ce que vos chansons vous ont permis de vous faire du bien à vous ?

"On s'appelle la piraterie parce que c'est le bouche-à-oreille qui a construit ce début de carrière et c'est le plus beau des commencements, celui qui part du cœur des gens."

Santa

à franceinfo

Alors, du bien quand je rencontre les gens, que je vois leur sourire et que je vois tellement de réjouissances dans nos rencontres, dans notre histoire. Et ça, oui, ça me réjouit.

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