"Mon père, assez vite, m’a plutôt délesté d’un complexe quelconque": Nicolas Bedos, réalisateur de "La belle époque"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le réalisateur, comédien, humoriste Nicolas Bedos pour son nouveau film "La belle époque".
Dans La Belle époque, Nicolas Bedos met à l’affiche entre autres comédiens Doria Tillier, Guillaume Canet, Fanny Ardant et Daniel Auteuil.
Un tournage qu’il qualifie de joyeux alors qu’en temps normal il trouve que c’est un exercice "pénible" face aux contraintes de temps et du manque de moyens. Les comédiens ont pleinement adhéré à ce film car la poésie inhérente à l’invention du cinéma, des décors a résonné en eux : "Il y a avait un effet miroir et on donc a vécu ça très joliment".
Pour résumer le film : Victor (D. Auteuil), un sexagénaire, rencontre Antoine (G. Canet), un entrepreneur d’un nouveau genre qui propose à ses clients de retourner dans le passé. Il met à disposition tous les éléments de décor et outils pour leur permettre de revivre ces jours fanés. Victor choisit de retourner un jour de mai 1974, pour à nouveau rencontrer son grand amour. Une façon pour Nicolas Bedos de regarder à l’envers le film de sa vie : "C’est moi qui regarde mes parents, c’est moi qui regarde mon parrain, c’est moi qui me regarde".
Une enfance au milieu des adultes
Nicolas Bedos est un enfant sage, il l’est beaucoup moins à l’adolescence : "Mes parents étaient absolument ravis du bébé que j’étais, ils ont voulu me rendre vers 13 ans". Sa mère, ancienne danseuse, lui apporte le goût du vivre-ensemble, du partage : "Elle m’a donné confiance en moi, je pense que c’est une chance". Et il ajoute que c’est peut-être à cause de cela qu’on lui prête cette image d’arrogant, d’anxieux, d’angoissé car il grandit aussi aux côtés de fortes personnalités comme son père Guy Bedos mais aussi Gisèle Halimi, Jean-Loup Dabadie, Michel Drach : "Ils oubliaient totalement que j’étais un gosse, et étaient un tout petit peu plus castrateurs, c’est-à-dire que je devais faire des comptes-rendus de films, de lecture, à un âge où normalement on ne sait pas faire ça."
Au moment où la notoriété est arrivée, on m’a beaucoup parlé de mon père.
Nicolas Bedosà franceinfo
La renommée de son père n’a jamais été un frein pour lui : "En fait, ça n’a été qu’un bonheur, qu’un enrichissement, qu’une pression aussi mais franchement ça a été quelque chose de positif jusqu’à ce que je rencontre la presse". Chez les Bedos, Nicolas avait son identité, ses passions (la musique, le dessin, le piano) : "Mon père, assez vite, m’a plutôt délesté d’un sentiment, d’un complexe quelconque". C’est quand il est arrivé à son tour dans la lumière médiatique, en faisant des pièces de théâtre, que les comparaisons entre le père et le fils sont nées : "Au moment où la notoriété est arrivée, on m’en a beaucoup parlé. En fait, je bénéficie d’une petite chance, je dirais naturelle, c’est que mon père m’a eu très tard et il s’est un peu éloigné de ce métier quand je suis un peu arrivé. Il a eu envie de se reposer après tant d’années à arpenter les théâtres de France."
La dépression, "un traumatisme"
Nicolas Bedos, arrogant et/ou fragile ? À la vingtaine, il traverse une période de profonde et longue dépression. Il confie que c’est un peu comme pour d’anciens alcooliques : "lls vous disent qu’ils le sont jusqu’à la fin, ils disent juste qu’ils sont en pause ou en abstinence de quelque chose qui peut revenir" et Nicolas Bedos a conscience que cette épée de Damoclès est au-dessus de sa tête : "C’est comme un traumatisme" . Il doit son salut à son entrée à la télévision : "J’ai oublié de dire que j’étais très angoissé. Mes amis le savaient mais j’ai oublié que les spectateurs n’étaient pas tous mes amis et n’étaient pas chez moi le soir quand mes mains tremblaient".
L’écriture
L’écriture est une des passions de Nicolas Bedos, il est tombé dans la littérature quand il était tout petit. Un plaisir même si quelque part contraint et forcé par son environnement familial et amical très porteur : "Je n’ai pas le choix". Il lit Albert Camus, Jean-Paul Sartre : "C'est des miroirs, c’est des copains". Pour lui, un romancier, un poète, des chanteurs comme Barbara, Brel expriment plus que des émotions. Alfred de Musset est une révélation : à la lecture de La confession d’un enfant du siècle, Nicolas Bedos a l’impression "d’être un peu moins seul et un peu moins con".
Ce sont des gens qui vous rendent moins seul parce qu’ils mettent des mots sur un chagrin d’amour, sur un vertige, sur un ennui, sur un trouble, sur un spleen.
Nicolas Bedosà franceinfo
À l’affiche de La Belle époque : Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Doria Tillier, Guillaume Canet, Denis Podalydès, Pierre Arditi...
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