Matmatah célèbre ses 30 ans à l'Accor Arena : "Ça fait tout drôle quand on s'aperçoit que le groupe à 30 ans"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Jeudi 18 septembre 2025, les membres du groupe de rock Matmatah. Ils se produiront sur la scène de l'Accor Arena le 11 octobre pour leurs 30 ans.

Article rédigé par Elodie Suigo, Étienne Presumey
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le groupe Matmatah, à Bourges, en avril 2024. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Le groupe Matmatah, à Bourges, en avril 2024. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Quand on dit Matmatah, on pense à des titres forts qui ont traversé le temps, comme Lambé An Dro, Emma, ou encore L'Apologie. Ils nous accompagnent depuis 1995, avec souvent le poing levé et une envie d'en découdre. Matmatah est en effet ce groupe de rock folk celtique 100% français et brestois avec une arrivée sur le devant de la scène fracassante avec un album, La Ouache, sorti en 1998, qui s'est écoulé à plus de 800 000 exemplaires. Le 11 octobre 2025, le groupe va fêter ses 30 ans de carrière à l'Accor Arena, un lieu qui était difficilement atteignable pour un groupe, notamment un groupe de rock.

franceinfo : Quel effet ça fait de monter sur scène et qui plus est, de fêter vos 30 ans de carrière ?

Tristan Nihouarn : Je pense qu'à la fin de notre tout premier concert dans un bar, quand on a vraiment démarré le groupe, on a dû se dire à la fin du concert, un jour, on jouera à Bercy, mais pour déconner. Puis, il y a un ou deux ans, dans notre entourage, on nous a demandé ce qu'on voulait faire pour les 30 ans et on a dit Bercy, en déconnant, mais à moitié en fait et puis finalement, on y sera.

"Je crois que ce qui me fait le plus d'effet, c'est de jouer pour nos 30 ans."

Benoît Fournier

à franceinfo

On ne voit pas passer le temps, ça fait tout drôle quand on s'aperçoit que le groupe a 30 ans, alors qu'on est toujours dans l'action et qu'on continue à faire des choses.

Ce qui détonne, c'est votre capacité à garder les pieds sur terre, vous n'avez jamais changé et quand on vous regarde encore aujourd'hui, vous avez les yeux qui brillent presque.

Benoît Fournier : Oui, on fait partie des groupes qui ont commencé dans les bars en autodidactes avec cette envie dès le début de jouer devant les gens, qu'ils soient dix ou bien plus. Puis on a jamais travaillé quelconque posture, on est resté sur l'essentiel, si je puis dire. On aime bien ça, le fait de pouvoir jouer comme si on était dans un bar, dans des salles immenses ou des festivals avec 50 000 personnes.

Tristan Nihouarn : On a toujours fait, même sur une grosse scène, ce qu'on fait dans un bar, sauf qu'on nous a posés là, mais on est un groupe de rock et ça reste un concert de rock.

Quand vos premiers titres sont sortis, ce qui est ressorti tout de suite, c'est que vous êtes devenu un peu un des porte-drapeaux. Les étudiants se disaient, les textes parlent de nous, vous parlez des lieux en Bretagne et vous avez fait une sorte de gros plan.

Tristan Nihouarn : Finalement, on raconte le monde qui nous entoure. Au début, ce monde-là, le champ de vision était plus réduit parce qu'on était à Brest, on parlait de Brest, on avait des textes qui étaient potaches, étudiants parce qu'on avait l'âge. À force de tourner, d'aller voir un peu ailleurs, notre champ de vision s'est élargi. On a continué à écrire, à observer ce qui nous entourait et c'est toujours ce qu'on fait, on est un groupe concerné, on va dire.

En 96, il va y avoir un déclic parce que le chanteur de FFF tombe malade et vous allez vous retrouver face à un public.

Tristan Nihouarn : C'était notre première vraie scène. On avait été invité par une école d'ingénieurs et ils voulaient un groupe brestois en première partie de FFF. Nous, on avait six mois et on avait 32 minutes de set, on a joué 32 minutes et puis, il y a FFF et malheureusement pour lui, Marco Prince était malade ce jour-là, donc il n'a pas pu finir le concert. Grosso modo, on a joué autant de temps que FFF, donc on a pu avoir les honneurs de la presse locale et ça nous a fait un peu connaître auprès des gens à Brest.

Il y a aussi une sonorité celtique qui a marqué aussi à ces moments-là où on s'attendait à un son rock.

Tristan Nihouarn : On a une relation assez particulière, avec la musique celtique ou bretonne.

"On a jamais voulu être des porte-drapeaux, on considérait qu'on faisait du rock."

Tristan Nihouarn

à franceinfo

À l'époque, ça a posé des problèmes pour certains qui disaient qu'on martyrisait la culture bretonne et on était un peu le cul entre deux chaises. En fait, on était trop celtiques pour certains et pas assez pour d'autres. On a fait notre truc, mais on restait quand même un groupe de rock, donc voilà, avec les années maintenant, je crois que la pilule est passée.

Un an de travail pour ce spectacle événement, l'idée, c'était effectivement de faire quelque chose d'éphémère, d'instantané, d'unique. Est-ce que vous appréhendez de monter sur scène ?

Tristan Nihouarn : Ce n'est pas de l'appréhension, mais ça commence à monter, on va dire. On va proposer un concert un peu particulier, on essaye de faire en sorte que ce soit un concert de Matmatah que les gens n'ont jamais vu en restant en concert de rock parce qu'on est un groupe de rock. Mais c'est vrai que ça commence à monter tranquillement.

Benoît Fournier : Le trac se mettra en place au bon moment et puis on fera avec.

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