Gregory Porter : "Je retourne toujours à mes racines"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, l’auteur, compositeur et chanteur américain Gregory Porter. Il vient de sortir un nouvel album : "Still rising".
Gregory Porter est auteur, compositeur interprète et acteur américain. Son premier album, Water, est paru il y a déjà onze ans. Il revient avec un nouvel album : Still rising, une compilation qui comprend deux CD, 34 titres, un savant mélange d'anciens morceaux incontournables, de nouvelles chansons et des duos avec des grands noms du passé et du présent.
franceinfo : Est-ce que Still rising est une réponse à votre précédent album All rise ?
Gregory Porter : Oui, c'est connecté en tout cas. C'est une continuation, en quelque sorte. Et je ressens cela pour tous mes albums, d'une certaine manière. Je crois que Still rising parle de la consistance de mon message.
Vous avez grandi dans un foyer avec un père absent, votre mère était pasteur. Elle a toujours cru en vous, en votre talent. Elle est décédée d'un cancer alors que vous n'aviez que 21 ans. Finalement, cet album n'est-il pas un clin d'œil que vous lui faites ?
Chacun de mes albums, d'une manière ou d'une autre, est un hommage à ma mère. Je n'arrive pas à me détacher d’elle et je ne le ferai pas d'ailleurs. Avec le décès de mon frère pendant la covid, ce qui m'a permis de me sentir mieux, de sortir de ma dépression, c'était ma musique. Je me suis rappelé de lui, apportant des cafés et des donuts au groupe, et à chaque album, il était là avec du café ! J'ai réalisé le pouvoir de la musique. J'avais besoin de quelque chose pour m'aider avec mon cœur brisé, ce qui est toujours le cas d'ailleurs. J'ai réalisé que la musique me portait.
Pendant la pandémie, j'ai commencé à m'auto-médicamenter avec ma propre musique, mes propres messages que j'ai écrit pour aider les autres. J'en avais besoin pour m'aider, moi.
Gregory Porterà franceinfo
C'est ça votre plus grande force, d'ailleurs, celle de ne pas oublier d'où vous venez ?
Je retourne toujours à mes racines, à ma mère. C'était vraiment quelque chose d'important pour elle. On est une grande famille, on est huit, cinq garçons et trois filles, et la famille vous permet de garder la tête sur les épaules. Quand vous avez l'impression de devenir plus important que vous ne l'êtes, ils vous disent : "Redescends un petit peu, tu sais qui tu es, tu sais qui est ta mère". Et en même temps, ils vous aident, ils vous portent, vous élèvent, vous donnent de la confiance et de la force. C'est le propos de ma chanson Concorde, être trop haut dans l'air. Quand on est trop haut, il faut redescendre.
Vous aimez votre voix ? Quelle place occupe-t-elle dans votre vie ?
J'adore ma voix et elle me fait du bien, à moi en premier. C'est quelque chose d'un peu égoïste. Ma mère me disait que quand j'étais un bébé, je me chantais à moi-même pour m'endormir.
Dans les moments les plus sombres de ma vie, je me chante de la musique en permanence.
Gregory Porterà franceinfo
L'absence de votre père, vous avez réussi à la "compenser" grâce à Nat King Cole. C'est vrai que ses textes sont un peu des recommandations de père. Vous l'avez vécu comme ça ?
Je ne pourrai pas vous dire à quel point. Dans la musique Nat King Cole, il y a tellement de conseils : "Souris même si tu as mal au cœur. Souris même si ton cœur se brise. Fait semblant d'être content quand tu es malheureux". Je regarde sa photo sur les albums et l'imagine comme mon père. Et c'est devenu vrai pour moi. Ses mots sont devenus de vrais conseils paternels.
Quelle est la suite ?
Aller de l'avant, je crois. Avec le titre de cet album Still rising (Se relever toujours), je me sens toujours jeune, naïf, toujours doux dans mon approche à la musique. J'espère que je continuerai à grandir en tant qu'auteur, en tant qu'interprète et chanteur. C'est ça que j'espère. C'est ça la suite.
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